Catherine Radosa

MONUMENT POUR SORCIERES

Vidéo-projection nomade et contextuelle dans l’espace public, à l’échelle de l’architecture.
La 1ère projection sur l’invitation de Luxfer Gallery, Ceská Skalice, République Tchèque (30/04/2019, 19h30-24h). La pièce par la suite voyagera, comme un monument nomade, pour apparaître dans différents endroits du monde, portant une mémoire et une actualité de la figure de sorcière

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Si elle est aujourd’hui revendiquée, non sans volonté de défi, par certaines activistes féministes, la figure de la sorcière demeure contradictoire, provocatrice, paradoxale. Elle n’est jamais innocente, tant elle est portée par une histoire qui n’a rien d’un conte de fée. Être désignée comme sorcière, c’est toujours être accusée. Et d’abord être accusée d’être femme. Au mieux, sous la charge d’une misogynie ordinaire, de la banalité du mépris du féminin ; mais aussi dans l’héritage criminel, parfois toujours actif : car on brûle encore de nos jours de prétendues sorcières, comme on l’a fait à l’échelle collective dans les siècles pas si lointains où les croyances servaient de prétexte à la domination masculine. Du féminicide de grande échelle dont l’Europe a été capable aux représentations carnavalesques, la chasse aux sorcières n’est jamais un jeu sans conséquences, ni les attributs de sa représentation gratuits.
En l’inscrivant dans l’espace public, sous la forme de la projection sur l’architecture, l’artiste franco-tchèque Catherine Radosa propose une lecture sur plusieurs niveaux de la figure de la sorcière avec Monument pour sorcières, une œuvre créée à l’invitation de la Galerie Luxfer à Ceská Skalice. L’image vidéo projetée est un monument éphémère, une apparition furtive qui se glisse dans divers points de la ville. Elle met en scène un personnage dont les attributs vestimentaires, capes, robes, servent de support à des images venues de toutes sortes d’archives —gravures du XIXe siècle, images de presse contemporaines, performances d’activistes, mais aussi éléments (eau, feu) et attributs— dans une forme de chorégraphie libératrice, de séquences, d’instants où le corps mis en scène s’adonne à un sabbat joueur, émancipateur, ironique mais très incarné.

Catherine Radosa, Monument pour sorcières, 2019 Vidéo 4K, Vidéo-projection nomade et contextuelle dans l’espace public, à l’échelle de l’architecture. — 10’45’’ Catherine Radosa
Catherine Radosa, Monument pour sorcières, 2019 Vidéo 4K, Vidéo-projection nomade et contextuelle dans l’espace public, à l’échelle de l’architecture. — 10’45’’ Catherine Radosa
Catherine Radosa, Monument pour sorcières (vidéogramme), 2019 Vidéo 4K, Vidéo-projection nomade et contextuelle dans l’espace public, à l’échelle de l’architecture. — 10’45’’ Catherine Radosa
Catherine Radosa, Monument pour sorcières (vidéogramme), 2019 Vidéo 4K, Vidéo-projection nomade et contextuelle dans l’espace public, à l’échelle de l’architecture. — 10’45’’ Catherine Radosa

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RUES DE LA LIBERTÉ

Présentation par vidéoprojection en multi-écran, adaptable selon le site et la situation.
Tournage réalisé à l’occasion de la résidence de création à Nice, sur l’invitation de l’Éclat et de Mathilde Roman (critique d’art et commissaire d’exposition), dans le cadre de la biennale Movimenta.

Rues de la liberté parcourt la ville de Nice avec une image projetée de la plaque de la « Rue de la Liberté » entre deux points topographiques liés par leur nom : la rue de la Liberté (quartier Jean-Medecin) et le pont de la Liberté (quartier Ariane). Au gré des rues, l’image se superpose aux réalités et matières différentes de la ville, les révèle par la lumière, les recadre, glisse d’une surface à l’autre, devient une sorte de guide du regard sur la peau urbaine, ses plis, ses signes et signaux, ses cicatrices, ses zones de sensibilité. Par la rencontre avec des lieux, des passants et des jeunes adultes issus de la PJJ (Protection judiciaire de la Jeunesse) qui participent au projet, l’œuvre interroge les représentations personnelles et collectives de la liberté et de ses fractures, ses imaginaires et ses traces dans l’espace public de la ville, sur les architectures, mais aussi sur les corps, dans les mémoires.

Catherine Radosa, Rues de la liberté, 2017 Vidéo et bande son / Intervention dans l’espace public / Série photographique — Vidéo 4K 10', Photographie 40 × 50 Catherine Radosa

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RUES DE L’ÉGALITÉ

Sur son vélo, l’artiste entraîne un grand drapeau qui porte l’image d’une plaque de rue parisienne : Rue de l’égalité. L’image suit sa course dans Paris, manifestation solitaire ou promenade rêvée.
Le drapeau, ancré dans la réalité de la ville, laisse les passants perplexes, interrogatifs, graves et amusés devant cette forme dynamique et mobile d’identité topographique et culturelle partagée.
La pièce se présente comme projection en extérieur (Nuit Blanche Paris 2013) ou en salle d’exposition (Galerie Gabrielle Maubrie : le vélo y est associé à la projection).

Catherine Radosa, Rues de l’égalité, 2013 Perormance / Vidéo / Impression sur textile / Photographies — HD, 7' Catherine Radosa, Photo by Hermione Mccosh, Camera by Vincent Royer

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COLONNE / REVOLUTION

Colonne/révolution poursuit un travail qui associe la mise en œuvre de l’installation d’images fixes et d’images en mouvement, le texte et la voix pour une dérive construite dans l’espace comme dans l’imaginaire public. Forme attachée au monument, la colonne est ancrée dans la culture, avec l’autorité de la verticale. La sculpture minimale a contribué sur le plan formel à la critique moderne de ses fonctions idéologiques. Entre architecture et statuaire, elle s’inscrit comme représentation collective souvent conflictuelle et antagonique, entre élévation et chute. La Colonne Vendôme à Paris n’a pas fini d’incarner cette versatilité, physique comme symbolique.

Les trois séquences vidéos projetées dans l’espace montrent trois colonnes en mouvement perpétuel entre la verticale et l’horizontale, en révolution : la colonne Vendôme le 16 mai 1871 (animation 3D réalisée librement à partir de photographies d’archive et de gravures de l’époque), son double de granit abandonné en Corse sur le lieu de son extraction depuis 1839, et telle qu’elle se présente aujourd’hui à Paris. Ces plans-séquences se trouvent dans un rapport complexe, apriori contradictoire, entre la fixité et le mouvement. Le corps et le regard expérimentent une relation singulière à l’échelle, à la mobilité, au choix des points de vue, au temps.

La partie sonore de l’installation est un montage de musique et de voix qui font entendre le contexte de la Commune de Paris, où l’esprit révolutionnaire s’est appuyé entre autres sur la liberté artistique. Les textes interprétés par des artistes proposent une lecture personnelle et fragmentée dans un espace sonore partagé avec les rythmes d’une création musicale originale. La boucle historique entre trois états du monument se constitue entre documentation et fiction, entre mémoire et présence. une distance qu’entretient la liberté de parcours du visiteur. C.R.

Musique : Opac Helmet (Sylvain Azam) Voix : Sarah Aguilar (L’imaginaire de la Commune de Kristin Ross, avec des citations d’Elisée Reclus, de Georges Jeanneret, d’Elisabeth Dmitrieff, du Manifeste de la section parisienne de l’Association internationale des travailleurs publié dans le Réveil, de Gustave Lefrançais, d’Henri Bellenger, du Manifeste de la Fédération des artistes, du Journal officiel de la Commune, de Paul Lafargue, de William Morris, de Karl Marx, d’André Léo et Benoît Malon, de Pierre Kropotkine) Laura Brunellière (Correspondances de Gustave Courbet) Judith Espinas (Fédération des artistes de Paris, avis aux artistes, Eugène Pottier) Tessa Volkine (Procès de Louise Michel)
Catherine Radosa, COLONNE / REVOLUTION, 2015 3 Vidéos HD et son stéréo — Formats et durées spécifiques, en boucle Catherine Radosa
Catherine Radosa, COLONNE / REVOLUTION, 2015 3 Vidéos HD et son stéréo — Formats et durées spécifiques, en boucle Catherine Radosa
Catherine Radosa, COLONNE / REVOLUTION, 2015 3 Vidéos HD et son stéréo — Formats et durées spécifiques, en boucle Catherine Radosa

Catherine Radosa

Contemporain

Art urbain, nouveaux médias, performance, photographie, son - musique, techniques mixtes, vidéo

Artiste française née Catherine Radosa en 1984 à Prague, République tchèque. 

Localisation
Paris, Prague
Site Internet
www.catherineradosa.net
Thèmes
Architecture, contestation féministe, contextuel, corps, espace public / espace urbain , frontières, identité, in situ, mémoire, portrait

Présentée par