Daisuke Kosugi
Daisuke Kosugi est né en 1984 à Tokyo, Japon. Il vit et travaille aujourd’hui à Oslo. Artiste cinéaste, il est également le cofondateur (avec Ina Hagen) de l’espace d’exposition et d’échange artistique Louise Dany à Oslo.
Son père, ancien architecte-ingénieur, attendait de Daisuke Kosugi qu’il devienne médecin, architecte ou avocat. Lui ne peut se résoudre à passer sa vie dans une même entreprise. Le fils obéit certes en s’inscrivant à la faculté de droit. Moins pour se plier à l’oukase paternel que pour comprendre, de manière intime, pourquoi les hommes obéissent aux lois. Une fois son diplôme en poche, il trime seize heures par jour dans une compagnie d’assurances sous la férule d’un supérieur sociopathe. Le soir, en revanche, le guitariste court les pistes de danse underground. La musique l’aide à supporter le stress ambiant et lui évite le karôshi1.
Après avoir changé d’hémisphère, il change de nationalité en 2014, et plus encore, de métier. Vivre, tel est l’objectif qu’il se donne en arrivant à Oslo pour l’amour d’une belle Norvégienne. Il a alors 24 ans. L’âge, pour un Japonais moyen, d’avoir un emploi, d’épargner et de se préparer au mariage. En Norvège, en revanche, on peut prendre le temps de se chercher.
« Au Japon, les gens vivent pour travailler, alors qu’en Norvège ils travaillent pour vivre »
Daisuke Kosugi
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Daisuke aime tout : la mode, l’architecture, la musique. L’art contemporain lui semble ésotérique, comme l’était le droit au Japon. Aussi décide-t-il de l’étudier, s’intéressant aussi bien à la peinture qu’à la performance. Diplômé en 2014 de l’Académie des beaux-arts d’Oslo, il participe en 2016 à la prestigieuse Biennale de Gwangju avant d’être pris en résidence l’année suivante au centre d’art Wiels, à Bruxelles. Tout naturellement, le tiraillement entre système et liberté individuelle s’inscrit au cœur de son tout premier film, The Lost Dreams of Naoki Hayakawa, diffusé en 2016 à Gwangju. Daisuke Kosugi y interprète le rôle d’un directeur artistique dont les rêves sont essorés par l’agence publicitaire qui l’emploie.
De même reconnaît-on en filigrane sa propre rébellion dans le portrait qu’il dresse deux ans plus tard de son oncle Yuji, un vieux hippie qui, à la fin des années 1970, avait quitté Tokyo pour jouer de la salsa à Harlem. Volontairement longs, ses films se dégustent et se dévoilent lentement, à la manière de ceux de Yasujiro Ozu ou de Chantal Akerman, ses références assumées. Il faut patienter quatre minutes devant un écran noir, avec une musique sirupeuse, avant d’entrer dans le vif de Meeting Uncle Yuji. Le premier quart d’heure d’_Une fausse pesanteur_ peut aussi sembler fastidieux. Mais ce rythme permet de se mettre peu à peu en empathie avec la figure paternelle, notamment lors des interminables huit minutes qu’il met à s’habiller.
Parmi ses dernières expositions personnelles, on peut citer : Dawning of the Dance Floor, Podium, Oslo (2015) et Forgive Me For I Am Not Gentle en duo avec Ina Hagen, INCA Seattle (2016).
Son travail a été présenté au LIAF (Lofoten International Art Festival) en Norvège ; à CPH:DOX 2017 (Mention spéciale à NEW:VISION Award), à la 11e Biennale de Gwangju, en Corée-du-Sud (2016) et à la Konsthall de Malmö (2016).
Il a été présélectionné pour les Grants for Emerging Artist de la DNB Savings Bank Foundation en 2016, l’ Oslo Kunstforening et l’ International Award of the Spring Exhibition 2016, Kunsthal Charlottenborg, Copenhague.
En 2018, après son année au centre d’art Wiels, il a été en résidence à la Cité internationale des arts de Paris.
1 Le suicide par excès de travail qui fait des ravages au Japon.
Daisuke Kosugi
Contemporain
Film, techniques mixtes
Artiste norvégien né à Tokyo, Japon.
- Localisation
- Oslo, Norvège
- Site Internet
- Site officiel
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