Didier Mencoboni
« Je ne me pose pas la question de la peinture en termes de genre. Je cherche à faire des peintures à même de répondre à ma perception de ce médium et, plus largement à sa place, sa capacité à être pertinente aujourd’hui. J’emprunte ainsi sous le couvent de la couleur plusieurs chemins qui disent la complexité, la multiplicité du monde et des individus. J’ajouterais que ce parti pris du déplacement, du rebond d’une œuvre à l’autre, m’a amené dès le début à mettre de côté les questions de genre et a également eu pour conséquence d’être plus attaché à la somme de tableaux qu’à chaque unité. »
Didier Mencoboni, Extrait Art Absolument n°16, printemps 2006
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En ce sens, la série « …Etc… » marque profondément son travail. Depuis les années 1990, ces tableaux de petits formats l’occupent quotidiennement par période. A ce jour, cette série compte plus de 2000 tableaux, qui sont une manière de faire connaissance avec la peinture et de l’apprivoiser. Pour l’artiste, peindre des petits tableaux en grande quantité est une manière de ne jamais finir, de produire une seule pièce elle-même composée d’une suite infinie qui devient un objet insaisissable.
Parallèlement à cette série, Didier Mencoboni explore d’autres matières, tels que l’encre appliqué avec un outil industriel, des papiers découpés, ou d’autres supports comme le tissu ou le plexiglas. On retrouve dans son œuvre une forme basique récurrente, le point, qui est une manière d’échapper à la question de la forme afin de se concentrer sur la technique et l’espace. L’occupation de l’espace, qui est une question centrale dans l’œuvre de Didier Mencoboni, peut s’observer également à travers des volumes en trois dimensions, comme le montrent ses mobiles intitulés Révolutions.