Pierre Antoniucci
On peut retrouver, dans les œuvres d’Antoniucci, les genres picturaux « traditionnels » : portraits, natures mortes, paysages, scènes à figures… On les retrouve notamment à travers les thèmes abordés dans des séries telles que : les chevaux dessinés au bitume, l’atelier circulaire, les machinales, les vortex, … La composition initiale, à l’encre à peine visible, permet de situer les objets principaux, de positionner les images et les matières qui éventuellement sont marouflées sur la toile. La peinture va ensuite tout recouvrir et donner sa légèreté à l’ensemble, faire apparaître la clarté des fonds, faire vibrer l’espace, renforcer l’intensité colorée des objets.
Dans chacune de ses œuvres, tous les éléments de la composition picturale (formes, plans, figures, textures, couleurs, tactilité…) sont re-questionnés. Pierre Antoniucci affirme le geste pictural, le jeu des formes et des matières, l’enfouissement ou l’éclatement des images, les possibilités de métamorphoses. A partir d’une composition, un tableau peut apparaître par résonance, par répétition, décalage, rotation, glissement, basculement, renversement, faisant émerger de nouvelles couleurs ou matières, de nouveaux espaces…
Les dessins de Pierre Antoniucci sont toujours en rapport très étroits avec l’élaboration de sa peinture. Ils sont « dessins » par réalité, leur matière, leur support, leur spontanéité… ; Ils sont aussi totalement « peints » dans la mesure où ils mettent en jeu tous les éléments d’une composition proprement picturale.
Certaines de ces œuvres sont réalisées sur des papiers pliés : le papier plié, orthogonalement ou en losange, sert de support à une réécriture de la peinture, suscitant de nouveaux parcours, de nouvelles lumières, un éclatement et une recomposition des figures dans un mouvement circulaire. Le monde de l’artiste, peuplé d’objets, de souvenirs, de figures, d’images peut ainsi rencontrer, dans un agencement toujours recommencé, le regard du spectateur.