Guillaume Constantin
Everyday Ghost est une série photographique entamée en 2008 et diffusée sur internet. Guillaume Constantin révèle l’étrangeté du quotidien. Un aperçu fantomatique de la réalité constitué de traces, d’ombres et de clins d’oeil parfois fortuits.
Je veux voir, me taire et entendre est une installation réalisée en 2010 lors d’une résidence aux ateliers des Arques. Quatre modules réalisés en bois et en liège d’isolation sont installés dans la forêt.
« L’isolement et la rencontre sculptent les fondations de l’œuvre réalisée aux Arques par Guillaume Constantin. Environnement solitaire, la forêt accueille le campement provisoire aux formes rectangulaires et aux contours charnels. On pourrait ignorer la force des matériaux, pour préférer guetter cet homme imaginé qui surgirait du fond des bois. Mais ces bois se déclinent, très naturellement, de leur état le plus sauvage jusqu’à leur stade le plus conditionné ; ce qui rend la présence humaine latente et douteuse, empreinte fantomatique du corps qui habite. La matière résiste donc. Les couches de liège ressemblent au tissu et enveloppent doucement le petit territoire de leur substance. On y retrouve les motifs et les gestes génériques au travail de l’artiste. Drapés baroques et grilles géométriques, constructions et couvertures, enveloppes précaires. La rencontre visuelle est solide et discrète. Les formes, les volumes et les matières, se combinent à l’interstice entre l’abstrait et le figuratif, et composent une sculpture aux moyens épurés, qui expose les traces et les gestes de sa fabrication. Comme survenue à la fois d’ici et d’ailleurs, elle semble intégrée, étrangère et abandonnée à l’espace qui l’accueille. La curiosité et la nostalgie s’emparent de nous. Cette découverte, dans ce qu’elle a de fragile et de désuet précipite notre envie d’y lire une sorte d’archéologie sensible, reflet d’une époque que l’on hésite pourtant à définir. L’histoire culturelle, trace collective de l’homme, s’inscrit dans la souplesse et l’épaisseur des plis et des couches de liège, se mémorise dans les lignes et les contours dessinés. « Je veux voir, me taire et entendre ». Le dicton populaire est repris par celui qui prêterait toute son attention à l’environnement qui l’entoure, et dont l’esprit serait rivé vers l’extérieur. Celui qui épie, qui écoute, et qui abandonne pour un temps sa propre intériorité pour s’ouvrir entièrement au monde. Celui qui attend l’évènement, l’indice ou la rumeur. La citation raconte quelque chose qui n’appartient pas à l’œuvre. Elle lance des hypothèses qui forcent le passage entre notre regard et nos interprétations, et ouvre une dimension collective imaginaire là où l’œuvre reste dans son mystère et son intimité. »
Coline Miailhe
Les spams constituent une série de dessins sur papier et sur plastique thermoformable. Les spams sont constitués d’associations de mots choisis de manière aléatoire. Envoyés sur la boite mail de l’artiste, ils révèlent un langage inconnu et absurde qui prend parfois un sens inattendu. Les mots sont dessinés dans une police rappelant la forme de néons, topos du langage de l’art contemporain qui est régulièrement détourné de manière ironique dans le travail de Guillaume Constantin.
Guillaume Constantin
Contemporain