Guillaume Moschini
Guillaume Moschini s’en remet totalement à la couleur. C’est à main levée, d’un geste sûr et précis qu’il crée la forme ou plutôt les formes. « Toujours deux. Deux formes, deux couleurs ».
La palette est vive et contrastée : harmonie de jaune et de vert, d’orangés et de bleu…mais aussi accords plus feutrés, du beige au gris. Les formes sont des plus simples : deux rectangles en déséquilibre avec de grandes respirations données par les blancs ou les tons écrus de la toile vierge. « Les formes s’opposent sur la surface de la toile, l’une ascendante, l’autre descendante » écrit Marielle Barascud. « Mais elles peuvent aussi se compléter par leur couleur ou leur valeur, creuser la surface du tableau, le déstabiliser ». « Parfois la difficulté du choix impose le monochrome », rose ou gris. Les deux formes ne sont plus alors qu’un murmure, juste quelques traits de contour en négatif, mangé par la couleur.
Celle-ci mêlée d’encre et d’acrylique est très fluide et chaque fois elle se donne différemment sur la toile. Par chaque série, Guillaume Moschini cherche « le bon pinceau, les bons outils, la bonne tension de la toile ». Couleurs et tons sont inventés pour chaque nouvelle suite de variations. La peinture de Guillaume Moschini est d’une « illusoire simplicité ». Longuement méditée dans la solitude d’un atelier bien rangé, elle est profondément ressentie. Toute est une affaire de rythme. Guillaume Moschini puise ses forces dans la peinture abstraite américaine : Morris Louis, Kenneth Noland, Ellsworth Kelly. Tous sont des peintres de la couleur, souveraine !