Henrik Plenge Jakobsen
Une des particularités du travail de l’artiste danois réside dans la façon dont celui-ci agit comme une mauvaise conscience. Mettant en valeur un sentiment diffus de crise sociale et de malaise existentiel, il interroge et dresse les symptômes d’une atmosphère et d’un climat apocalyptique. Parfois provocateur, Henrik Plenge Jakobsen conçoit l’art comme un espace critique, le lieu d’une remise en question de valeurs et de données.
De 1994 à 1999, celui-ci forma avec l’artiste Jes Brinch une collaboration nommé Burn Out, dont les dispositifs et les actions se distinguèrent notamment par leur caractère spectaculaire et leur violent impact. Pour une commande publique, ils installent des véhicules renversés sur une place de Copenhague la transformant en véritable scène d’émeute. Quelques temps après, ils installent un néon en forme de seringue dans le quartiers des dealers et des prostituées de cette même ville : autant de gestes railleurs et grinçants devant l’aseptisation de la société.
Au-delà du caractère « direct » des productions de Burn Out, le travail en solo d’Henrik Plenge Jakobsen se veut plus complexe tout en gardant une dimension volontiers subversive. L’œuvre de l’artiste est véritablement multiforme, celle-ci se compose d’installations, de peintures murales, d’expérimentations et de textes… Elle se nourrit à l’aune de préoccupations contemporaines : la biotechnologie et les manipulations génétiques, l’ADN, les molécules, le cyber âge …
Elaborant une mythologie du désordre et de la catastrophe, l’artiste aime à puiser dans l’imagerie scientifique. Tel un Frankenstein parodique, il reconstitue ainsi un laboratoire avec un circuit qui distille sa propre urine.
Instiguant le doute et interpellant le spectateur, Henrik Plenge Jakobsen porte un regard caustique teinté de pessimisme sur notre civilisation. Il sonde nos peurs et nos angoisses, de manière obsessionnelle la mort et le suicide. Ainsi lors d’une exposition, il présente une cuisine dont la gazinière fuit et laisse échapper le gaz. La tête de mort, icône informatique issue d’un logiciel illégal de hacker est récurrente dans le travail de l’artiste, elle semble incarner le néant et le côté obscur. Ce signe réfère et s’apparente à une sorte d’emblème, Henrik Plenge Jakobsen envisage l’artiste comme un pirate qui répand un virus.
L’implication physique immédiate en rapport avec le corps du spectateur est aussi une des caractéristiques du travail d’Henrik Plenge Jakobsen, avec l’idée de création d’une sensation, d’une ambiance. En 1994, il propose par exemple du gaz hilarant dans le stand de sa galerie pendant la Fiac.
Henrik Plenge Jakobsen
Contemporain
Installations, performance, sculpture, techniques mixtes
- Site Internet
- www.henrikplengejakobsen.net
- Thèmes
- Manipulation génétique, science
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