Jesper Just — À propos — Slash Paris

Dans le refus d’adhérer à la tendance documentaire actuelle, l’artiste s’inspire plutôt de l’esthétique cinématographique de grands cinéastes tels Dreyer et Bergman, Melleville et Kazan, ou encore de David Lynch et Gust Van Sant qui ont forgé un style visuel singulier. Il accorde aussi une grande importance aux choix de ses acteurs, très connus au Danemark, comme Johannes Lilleore.

Dans ses films souvent sans dialogue, la maîtrise des stratégies cinématographiques est au service d’une narration basée sur une panoplie d’émotions humaines articulées par l’utilisation magistrale de la musique. Dans la pièce au décor exotique et à l’atmosphère envoûtante de A Vicious Undertow, une relation étrange entre trois personnages se dessine par des échanges de regards et de tours de danse à travers le leitmotiv sensuel du sifflement qui les introduit. Joué comme un lien narratif, ce leitmotiv se fond à la bande sonore composée d’un remix de morceaux connus réalisé par l’artiste. Les sentiments exprimés par le protagoniste de A voyage in Dwelling (From a Voyage in Dwelling Trilogy) peuvent être traduits en rapport aux différents espaces qui les voient naître, et le corps du protagoniste de Some Draughty Window, d’âge et de sexe indéfinissable — qui d’enveloppe souffrante se transforme en réceptacle de renaissance — renvoie aux multiples interprétations sur le « retour » à la vie.