Lois Weinberger
Né dans le Tyrol autrichien en 1947, Lois Weinberger était une figure reconnue dans le paysage artistique international. La liste des centaines d’expositions et œuvres dans l’espace public qui jalonnent son parcours fait état de sa présence aux grands événements prescripteurs du monde de l’art : les biennales de São Paolo (1991) et de Venise (2009), la documenta 10 et 14 de Kassel (1997) et (2017), Athènes (2017), des expositions collectives ou monographiques dans de nombreux centres d’art et musées prestigieux.
Depuis le début des années 1970, Lois Weinberger, qui se considère comme un homme de terrain, entreprend un travail poétique et politique interrogeant notre environnement direct qu’il soit naturel ou remanié par l’homme. Portant un regard bienveillant sur une nature libre et spontanée, l’artiste révèle avec délicatesse des zones marginales et, par là même, nous interroge sur les valeurs hiérarchiques de notre société.
Les plantes rudérales (Weeds) sont l’une des principales sources d’inspiration de son travail qui sont à l’origine d’une multitude de notes, dessins, photographies, objets textes, films et d’importantes installations dans l’espace public. Parmi celles-ci, Wild Cube (1991-1992) une cage en acier qui emprisonne une végétation spontanée qui croît sans intervention humaine, est une magistrale illustration de la puissance symbolique d’une nature libérée de l’homme. Dans le même temps Lois Weinberger, amorce un travail de “déracinement” d’espèces de plantes issues de contextes urbain et rural dans des parcelles qu’il entretient. Issue de cette démarche, sa performance durant la documenta X le voit introduire des plantes néophytes issues du sud et du sud est de l’Europe sur 100 mètres de voie ferrée, métaphore des processus migratoires modernes, dont le caractère poétique et éminemment politique sera acclamé par la critique internationale. Burning et Walking (1993), qui consistent en une ouverture de l’asphalte, révèlent avec enchantement la renaissance rapide et spontanée d’une nature que l’on ne connaît alors que dans les cimetières et autres édifices abandonnés, au cœur même de nos villes.
En 2004, il crée Garden œuvre composée de 2500 pots en PVC remplis de terre offerte au vent et aux oiseaux qui sèmeront naturellement les graines d’une “prairie” spontanée. L’installation interpelle le passant et incite une réflexion sur les analogies entre nature et culture, les manières d’envisager et d’habiter un espace urbain, la diversité et le regard porté sur ce qui est considéré comme étant étranger, que ce soit dans le règne végétal ou la société humaine.
En 2009, Lois Weinberger est l’invité du pavillon autrichien à la Biennale de Venise. Son travail pionnier aura grandement contribué à la récente discussion sur l’art et la nature amorcée dans les années 1990.
Lois Weinberger s’éteint le 21 avril 2020.
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Outre les très nombreuses expositions collectives ou monographiques dont Lois Weinberger a bénéficié à l’international, le public français a eu l’occasion de découvrir certains aspects de son travail à l’occasion d’une importante rétrospective qui lui a été consacrée par le Musée d’art moderne de Saint-Etienne en 2011. Ses œuvres font partie d’importantes collections publiques et privées en France et à l’étranger.
Lois Weinberger
Contemporain