Aurelia Mihai — À propos — Slash Paris

Née à Bucarest en Roumanie et aujourd’hui établie en Allemagne, Aurelia Mihai est artiste et cinéaste, en plus d’enseigner à l’Université d’Art de Brauschweig. Son travail de création et de réalisation a été récompensé par de nombreux prix et bourses aux États-Unis, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie et en Suède. Ses œuvres ont été exposées dans les plus grands centres de diffusion artistique à travers le monde.

Dans ses travaux, Aurelia Mihai aborde la rencontre des phénomènes et des événements culturels, sociaux et politiques; elle associe des aspects de la documentation et de la science à la fiction. Les légendes et les événements historiques sont souvent l’occasion ou le point de départ d’une confrontation critique de la société avec le présent.

Lupa est un court métrage d’investigation autour de la sculpture de la Louve Capitoline. Symbole mythique associé à la fondation de Rome, cette œuvre est reproduite dans plusieurs pays : rien qu’en Roumanie, il existe 22 reproductions de la statue. La narration du film est assurée par la louve elle-même ; refusant d’être un symbole passif, elle dresse le portrait historique de ses différentes reproductions à travers le monde.

« … et celui moldave » / « … and the Moldavian one » , 2008 « Le sujet du film « … et celui moldave » / « … and the Moldavian one » paraît être le berger moldave, qui pratique, aujourd’hui comme toujours, son métier transmis de père en fils, même s’il se voit maintenant forcé de jeter la laine ou il vend le fromage avec difficulté. Mon film a été conçu comme un dialogue fictif à travers la frontière territoriale de la Roumanie (plus exactement, de la région moldave) et de la République de Moldavie, deux pays séparés par la rivière Prut et par l’histoire. Non seulement la langue est la même, mais de nombreux villages situés sur les deux rives du Prut ont le même nom et, en plus, la recette de fabrication du fromage est la même.

J’ai choisi le motif du berger tant pour sa connotation légendaire dans la culture roumaine, que pour le fait que, à l’intérieur de la Communauté européenne, cette forme traditionnelle de l’élevage des moutons n’a pas de chances de survie.

Le contexte historique apparaît dans mon film par les récits des gens habitant sur les rives du Prut, par les histoires qu’ils ont vécues eux-mêmes ou leurs bisaïeuls. Par le sujet choisi, j’aborde non seulement un anachronisme de nos jours, mais je décris en utilisant des images archaïques et des perspectives multiples le contexte économique, social et historique actuel. » (Aurelia Mihai, 2008)