Pierre Seinturier

Tes œuvres sont toutes des « peintures » (tu sembles attaché à ce terme) où les paysages se répètent, dans lesquels quelques personnages se glissent parfois, il y a comme une attente étrange, une inquiétude. Quel est le scénario caché ?

Le scénario ne fonctionne qu’à certain moment du travail. Au départ, j’ai en tête un environnement, un décor type : une forêt, un lac, une clairière. J’exploite au maximum ce contexte, chaque peinture se suffit à elle-même en tant qu’image mais dialogue aussi avec les autres. Une seule idée ne régit pas l’ensemble, mais des variantes (trois ou quatre) : les unes se rapprochent du film noir, d’autres de l’absurde, d’autres encore de visions agréables. Mises ensemble ces variantes créent des croisements simultanés, des superpositions, comme des univers parallèles… mais tout ceci se crée au fur et à mesure et n’est pas envisagé au départ.

Ces peintures trouvent-elles une source ou une inspiration dans tes nombreux carnets de croquis?

J’ai d’abord une idée d’ambiance, de couleurs, et de touches de peinture dans un décor ; les personnages s’ajoutent, des choses se passent, les sujets dépendent du cadre en fait, comme dans une scène de théâtre ou de cinéma.

Chacune de mes peintures a un titre. C’est à la fois une accroche pour le spectateur mais aussi une deuxième lecture de l’œuvre. Le titre est souvent en contrepied total avec l’image, ce peut être le titre d’une chanson mais aussi des éléments de vie très personnels.

Je me lance directement sur les peintures sans dessin préparatoire, je n’ai souvent aucune idée de ce qu’il va se passer et me laisse guider et rebondir au grè des impévus. De la même manière, sur mes carnets de croquis, je me laisse guider là où mon crayon ou mon stylo me portent. Je dessine surtout de mémoire, en « improvisation » et parfois certaines idées se développent en peinture. Les peintures seraient un instantané, une synthèse des carnets de croquis exécutés très souvent rapidement et sur le vif. J’ai envie que cette essence foisonnante du carnet de croquis où textes et dessins s’entremêlent devienne plus lisible.

— Pierre Seinturer dans le cadre de sa conversation avec la galerie Vallois

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Pierre Seinturier, Vue de l’exposition I want to believe au Musée d’Art Moderne et Contemporain, Saint-Étienne Métropole, 2015 Musée d’Art Moderne et Contemporain, Saint-Étienne Métropole — Photo : Yves Bresson
Pierre Seinturier, Vue de l’exposition I want to believe au Musée d’Art Moderne et Contemporain, Saint-Étienne Métropole, 2015 Musée d’Art Moderne et Contemporain, Saint-Étienne Métropole — Photo : Yves Bresson
Pierre Seinturier, Vue de l’exposition It’s a way of life! , Galerie GP & N Vallois, Paris, 2016
Pierre Seinturier, Vue de l’exposition It’s a way of life! , Galerie GP & N Vallois, Paris, 2016
Pierre Seinturier, It’s a way of life, 2015 Pastel sur papier — 114 x 162 cm Courtesy of the artist & Galerie G-P & N Vallois, Paris
Pierre Seinturier, O’ Lord… this is really… exciting, he thought as he stood there, watchin’ em’ 2015, 0 Pastel sur papier — 130 x 195 cm Courtesy of the artist & Galerie G-P & N Vallois, Paris

Pierre Seinturier

Contemporain

Peinture

Artiste français né à Paris, France. 

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Paris, France

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