Sara Cwynar
À partir d’objets et de photographies trouvés, je compose des images qui tentent de capturer la sensation du temps qui passe. En recourant au collage et à la rephotographie, je produis des images composites qui rappellent les vieilles publicités des magazines, les cartes postales ou les catalogues d’antan.
Je m’intéresse aux images commerciales démodées, à l’échec, produit par le temps, de leur supercherie visuelle au déclin de leurs pouvoirs de séduction. Mon travail met en lumière la manière dont ce qui fut familier devient étranger, la façon dont les objets fétichisés peuvent perdre leur éclat, dont le glamour s’émousse.
Flat Death combine des constructions sculpturales photographiées, imprimées, superposées et rephotographiées à nouveau, puis associées à des images tirées de notices de chambres noires décomposées au moyen d’un scanner. Le procédé est circulaire ; il commence et s’achève avec une photographie, à l’issue d’un périple scandé par les interventions et les manipulations qui finalement troublent la surface lisse et la perspective de l’image d’archive. Ces travaux actualisent le sens mystérieux d’un monde perdu, celui des images patiemment accumulées et redimensionnées, de façon à prouver au présent que les images ne meurent jamais : elles flottent quelque part entre le règne traditionnel de l’argentique et Internet, entre des liens affectifs complexes et le kitsch.
Sara Cwynar pour les Rencontres d’Arles
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Pour la série « Dans l’œil de… », le Centre Pompidou a demandé à des artistes contemporaines, travaillant avec la photographie, confinées à Paris, Lyon, Berlin ou New York, de parler de leur œuvre. Elles ont répondu chacune à leur manière, avec leurs mots, dans leur environnement actuel. Ces réponses sont aussi diverses que l’est leur approche de la photographie.
Sara Cwynar
Contemporain
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