Stéphane Sautour — À propos — Slash Paris

Stéphane Sautour s’intéresse aux rapports de l’homme à l’univers, à son environnement intellectuel, technologique et scientifique. Fortement marqué par une pensée systémique, il bâtît son œuvre sous forme de rhizome. Ses premiers travaux sont des dispositifs design et high-tech dans lesquels il est question d’intelligence artificielle, d’aller retour entre humanisation et robotisation. En 2001, il réalise Go, jeu de stratégie sur ordinateur dans lequel les spectateurs deviennent des pions, ou encore, Tank, cd-rom produisant des lettres de motivation. Fight club, 2002, est emblématique de cette démarche. Deux chiens robots Aido de Sony, sont programmés pour s’affronter. Si l’absurdité et le grotesque de la situation sont indéniables, le spectateur ne peut néanmoins s’empêcher de projeter interprétations et sentiments anthropomorphistes. Dans ses travaux les plus récents, emprunts d’une virtuosité plastique certaine, la relation à l’imaginaire se renforce. Idoru, 2007, réplique en marqueterie du Northtrop B2 Spirit, célèbre bombardier furtif américain, s’arrache du sol et semble menacer le spectateur à l’instar d’un animal de proie. Les quarante huit petits formats des quatre séries d’aquarelles, également réunies sous le titre Idoru (2006-2007), constituent les séquences parcellaires d’un scénario de science fiction à construire. L’œuvre critique de Stéphane Sautour croise ainsi une multitude de références culturelles — artistiques, cinématographiques, littéraires — et scientifiques qui toutes participent à la construction complexe et ambivalente de la perception d’une nouvelle réalité technologique et d’un environnement en perpétuelle modification.