Louisa Marajo — À propos — Slash Paris

Louisa Marajo fait l’expérience du dessin ou de la peinture en l’articulant autour et avec la photographie (de ses propres peintures). Celle-ci devient motif pictural ou illusion d’un espace autre, au service d’une perte de repères. Toute composition qu’elle propose frôle avec la chute, le désordre et l’imprévisible d’un système en tant qu’association d’éléments différents.

Ceux-ci constitutifs des tableaux sont issus d’autres tableaux, mais modifiés. Ils s’engendrent et se régénèrent entre eux. Il est affaire de flux et de mutations picturales. Tout est en relation.

Cette démarche est traversée par une préoccupation générale autour du concept de la « complexité » tel que le définit Edgar Morin : « (…) l’ambition de la pensée complexe est de rendre compte des articulations entre des domaines disciplinaires qui sont brisés par la pensée disjonctive (…) ; celle-ci isole ce qu’elle sépare et occulte tout ce qui relie, interagit, interfère. »¹.

Créer la relation entre ce qui s’oppose se découvre comme un vecteur de son travail. Entre ce qui est construit dialoguant avec ce qui chute, entre l’opacité d’une surface répondant au vide d’une autre, entre silence et vacarme c’est cette énergie bancale qui anime ses réalisations. Vous ne saurez jamais vraiment où vous êtes en regardant son travail, car c’est bien ici que se trouve sa force, dans ce tremblement de la pensée, libératrices d’imaginaires innommables.
L’essentiel étant de rester disponible à ce qui advient devant et hors de nous.

Ainsi, dans ses réalisations il s’agit de provoquer de l’hétérogénéité, de l’ambiguïté mais surtout du mélange (ou montage) afin de décloisonner nos pensées, de penser la différence pour mieux appréhender l’organisation chaotique du monde.

¹ Introduction à la pensée complexe, Edgar Morin, Editions du Seuil, 2005.

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Artiste née en 1987 en Martinique. Elle vie et travaille à Paris.

Diplômée de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Saint-Etienne en 2010, elle obtient ensuite un Master 2 d’Arts Plastiques à Paris 1 La Sorbonne en 2012. Elle a participé notamment à l’exposition LOCAL LINE 13 au Musée d’Art moderne de Saint Etienne.