Sasha Ferré
La pratique de Sasha Ferré célèbre la peinture en tant que lieu d’imagination illimité où forme, matière et sens se développent mutuellement de manière spontanée et continue. Sasha Ferré est diplômée en histoire de l’art de La Sorbonne, titulaire d’un master au Royal College of Art de Londres et a suivi l’Integrated Studio Art program du Cornish College of the Arts de Seattle.
Son langage visuel prend forme à partir de sa relation intime avec son médium. Elle reste physiquement proche de ses œuvres en impliquant tout son corps dans le processus, posant ses œuvres au sol pour les travailler horizontalement, baissée au-dessus de chacune d’entre elles. Travaillant “alla prima”, elle utilise des bâtons d’huile dans des gestes énergiques amples et applique directement le matériau avec ses mains, se passant de pinceaux afin de créer une relation non médiée avec la matière. Ferré savoure la sensualité du médium à l’huile, utilisant ses doigts pour mélanger la matière crémeuse et visqueuse sur chaque toile.
Chacun des paysages abstraits de Ferré prend forme par l’improvisation. Dans un processus comparable à la musique jazz, Ferré se délecte de l’inconnu, permettant à l’abstraction de se déployer sans inhibition. Grâce à ce processus d’improvisation, Ferré encourage les spectateurs à former leurs propres interprétations de ses œuvres, permettant aux images reconnaissables de se former à travers son langage visuel abstrait. Que ces images soient organiques, végétales ou florales, ces toiles soulignent toujours un motif pour diriger ensuite le regard du spectateur alentour.
Apparemment séparée de la nature sauvage dans son studio parisien urbain, Ferré use de son imaginaire pour inventer des environnements plus sauvages sur ses toiles. Son langage visuel abstrait attire l’attention sur des choses vivantes moins tangibles, transmettant une conscience aiguë des processus naturels et des rencontres microscopiques invisibles à l’œil nu. La germination, la croissance végétale, les théories de la sensibilité des plantes et les échanges imperceptibles entre les microorganismes sont une source de fascination pour Ferré.
Une prise de conscience des fonctionnements invisibles mais cruciaux du monde végétal lui permet d’imaginer et de créer des paysages vibrants grouillant de formes de vie hétérogènes au milieu d’un environnement urbain.
Galerie Almine Rech, Paris
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