Cycles de cinéma — Autour de Metropolis
Screening
Cycles de cinéma
Autour de Metropolis
Past: September 26 → 27, 2015
Certaines visions de la ville à l’œuvre dans le cinéma des années Vingt ont tracé les lignes dont le chef d’œuvre de Fritz Lang constitue le magistral point de fuite.
Samedi 26 septembre à 15h
— Berlin, Symphonie d’une grande ville
De Walter Ruttmann All., 1927, 63 min, nb, musique d’Edmund Meisel.
Issue du mouvement artistique de la Nouvelle Objectivité, Berlin, symphonie d’une grande ville est sans doute la première « œuvre d’art totale » de l’histoire du cinéma. Réalisée en 1927 par Walter Ruttmann, d’après une idée de Carl Mayer, cette symphonie en cinq actes et 24 heures rend hommage à la métropole allemande des années 1920, alors en plein essor.
Walter Ruttmann voulait étendre sa longue expérience de réalisateur de courts métrages géométriques et abstraits à un « matériel vivant », afin de « créer une symphonie cinématographique à partir des millions d’énergies en mouvement présentes dans le mécanisme des grandes villes ». Le film invente ainsi une virtuosité du rythme inédite en son temps, portant les arts visuels à leur apogée, notamment grâce au travail sur les cadrages, les trucages optiques et le montage.
Lors de la première, un orchestre de soixante-quinze exécutants interprétait en direct la partition d’Edmund Meisel, considéré comme le premier véritable compositeur de musique de films de l’histoire du cinéma. Il a conçu une œuvre en harmonie étroite avec l’image, où les sons soulignent ou suggèrent les rumeurs de la ville et les cadences des machines, l’agitation des citadins, les ambiances survoltées ou paisibles.
L’ensemble forme une composition subtile où alternent sérénité et frénésie, mouvements de foule et scènes quasiment intimistes, à l’image et au son.
Avec le concours d’ARTE/ZDF
Précédé de :
— Manhatta
De Paul Strand et Charles Sheeler É.-U., 1921, 9 min, nb, musique de Smadj et Zeid Hamdan (Duos éphémères / Carte blanche à Ibrahim Maalouf 2013)
« Le peintre Charles Sheeler […] s’intéressait de plus en plus aux possibilités expressives et artistiques de la caméra. Il décida de faire un film et de s’adjoindre la collaboration du photographe Paul Strand. Leur collaboration à partir de la représentation impressionniste d’un hymne à la ville de Walt Whitman manifeste un style moins réaliste mais plus « photo-secessionist » et fut le début de la brillante carrière cinématographique de Paul Strand. » William J. Sloan / Light
— Cone Les Halles centrales
De Boris Kaufmann et André Galitzine Fr., 1927, 22 min, nb, muet, copie 35mm restaurée en 2011 par les Archives Françaises du Film — CNC
Hommes, bêtes et machines sont mobilisés pour assurer l’approvisionnement alimentaire de la capitale : les marchandises y sont acheminées par charrettes et par wagons, déchargées à dos d’homme. Les hommes se retrouvent au café après l’effort. L’activité des halles centrales de Paris offre à Boris Kaufman, jeune frère de Dziga Vertov et futur chef opérateur de Jean Vigo et Elia Kazan, un kaléidoscope d’images nocturnes lui permettant de faire ses premières armes esthétiques.
Samedi 26 septembre à 17h
— Metropolis, de Fritz Lang
© ZDF / Friedrich Wilhelm Murnau Stiftung Transit Film GmbH ZDF 32 Aelita, de Jacob Protazanov, URSS, 1924, 110 min, nb.
Accompagné au piano par Robert Piéchaud L’ingénieur Los construit un engin spatial avec lequel il espère atteindre la planète Mars. Recherché pour avoir tiré sur sa femme dans un accès de jalousie il décolle avec son équipage. Sur Mars, les trois hommes découvrent qu’une belle souveraine, Aélita, règne sur une société féodale.
Ils fomentent alors une révolte des esclaves… Premier film à grand budget réalisé en Russie et destiné à concurrencer le cinéma hollywoodien et le cinéma expressionniste allemand, Aélita livre un témoignage précieux sur la Nouvelle Politique Économique mis en place par Lénine. Les décors, imaginés par Alexandra Exter, peintre russe d’avant-garde inspirée par le constructivisme et le cubisme, et Isaak Rabinovich, contribuent à la réussite des séquences de science-fiction du film.
Dimanche 27 septembre à 15h
— Métropolis, de Fritz Lang
All., 1927, version longue restaurée, 150 min, musique de Gottfried Huppertz.
Joh Fredersen règne sur Metropolis, gigantesque cité futuriste dont le confort et les jardins idylliques sont réservés à une élite. Dans les entrailles de la terre vit une population d’ouvriers, d’esclaves rivés à une machine qui les broie. Freder, le fils du despote, découvre par hasard ces conditions de travail inhumaines et aussi la belle Maria, une douce rebelle prêchant des valeurs proches du christianisme primitif. Freder en tombe amoureux sur-le-champ. Mais son père a lui aussi eu vent de l’existence de la jeune femme… En 2010, 83 ans après sa première mondiale en 1927, le chefd’œuvre muet de Fritz Lang est enfin visible dans sa version d’origine que l’on croyait perdue à jamais. Les vingt-cinq minutes de scènes inédites retrouvées à Buenos Aires jettent un nouvel éclairage sur le film. La restauration, menée par la Fondation Friedrich-Wilhelm-Murnau, a suivi la partition de la musique originale de Gottfried Huppertz, reconstituée minutieusement par le chef d’orchestre Frank Strobel qui l’interprète avec l’Orchestre symphonique de la Radio berlinoise.
Avec le concours d’ARTE/ZDF
Dimanche 27 septembre à 18h
— Voyage à Métropolis, de Artem Demenok
All., 2009, 52 min, coul., vostf
Trois cent dix jours de tournage (dont 14 pour l’inondation finale) plus 60 nuits, 620 kilomètres de pellicule, 36 000 figurants, 1 100 crânes rasés, 750 enfants, 200 000 costumes, 3 500 paires de chaussures, 50 véhicules imaginaires, 500 gratte-ciel de 70 étages : Metropolis est le premier véritable film de science-fiction avec des effets spéciaux, alors inédits. Ce documentaire propose un formidable périple à la découverte des versions antérieures de l’œuvre de Fritz Lang et des différentes étapes de sa restauration, de Berlin à Paris et de Moscou à Buenos Aires.
Opening hours
Every day except Tuesday, 9 AM – 6 PM
Late night on Wednesday, Friday until 9:30 PM
Lundi, jeudi, samedi, dimanche : fermeture des salles à partir de 17h30
Admission fee
Full rate €22.00
D’octobre à mars : le premier dimanche de chaque mois, l’accès aux collections permanentes est gratuit pour tous.