Bernard Quesniaux — En remontrer — Galerie municipale Jean-Collet — Exposition — Slash Paris

Passé : 30 mars → 5 mai 2019

Artiste iconoclaste, Bernard Quesniaux interroge, détourne et reforme depuis les années 80, l’histoire de la peinture, de la figuration au monochrome, du pop art à l’abstraction…

L’exposition En remontrer présente un parcours dans une œuvre débordante et colorée, rassemblant côte à côte tous ses versants : installations, peintures, dessins, dispositifs vidéo ou assemblages de matériaux récupérés, expansés.

Pour cette exposition présentée sur deux niveaux, les recherches de l’artiste se portent, sinon sur l’épineuse question de ce qu’est la peinture contemporaine, au moins sur une tentative de faire de la peinture et comment peindre de manière détachée, quasi insignifiante… tous azimuts en entrant activement — sans trop de bavardage — dans le processus productif avec des œuvres réalisées pour le lieu…

Né en 1953, Bernard Quesniaux exprime un plaisir certain à faire des pas de côté avec la tradition picturale qu’il s’ingénie à bousculer sur la scène artistique française depuis les années 1980. L’artiste impose des distorsions amusées mixant dans son travail figuratif et abstraction, cohérence et incohérence, séduction et répulsion, tout en jouant des paramètres couleur, matière, composition du tableau. Sa désinvolture apparente relève d’une parfaite connaissance initiale des genres et des catégories de l’Histoire de l’art ; elle est toujours étayée par une réflexion sur le statut de l’œuvre et son espace de monstration.

Ainsi, à l’entrée de l’exposition En remontrer, un chien monumental en polystyrène blanc se dresse comme gardien des lieux mais aussi comme mètre étalon des œuvres à découvrir. Pour l’observateur, la peinture s’inscrit dans son rapport à l’objet fini et à l’espace, tandis que le peintre s’engage pleinement dans son art qu’il revendique ici dépourvu de démonstration et sans entrave.

En enregistrant l’impossibilité à embrasser toutes les manifestations du visible, Bernard Quesniaux propose au spectateur d’expérimenter les œuvres avec son corps, de déambuler entre sculptures en lévitation, tableaux aux cadres plus volumineux, structures de mousse expansée, dégoulinante et figée à la fois !

Loin de toute posture à faire leçon de peinture et de rien…