Exposition d’artistes né(e)s entre le 22 juin et le 22 juillet — GDM, Paris — Galerie de Multiples — Exhibition — Slash Paris

Past: June 22 → July 22, 2012

« We are all in the gutter, but some of us look at the stars »

Oscar Wilde

Morgane Tschiember est née le 24 juin. John Armleder aussi, Sylvie Fleury également, ainsi que Lisa Ruyter. Morgane Tschiember trouve qu’on devrait faire une exposition avec ces artistes nés le 24 juin. Elle en parle à la Galerie de Multiples qui semble intéressée. Morgane, ou la galerie, me contacte, je ne sais pas très bien pourquoi, même si, en effet, ces artistes sont des amis. Mais je ne suis pas né en juin, ces affaires de Zodiaque ne m’intéressent pas particulièrement. Je ne sais pas vraiment de quoi on parle. Enfin bon, j’en parle à Alix Lambert qui est née en juin. Je passe à la galerie, on en parle. Je leur dis qu’on pourrait peut-être faire une exposition avec des artistes nés entre le 21 juin et le 22 juillet, une exposition du 21 juin au 22 juillet. Sylvie ne veut pas du titre, évident, que j’avais proposé pour cette expo. Donc, comme pour « the Artist formerly known as Prince », cette exposition n’a pas de titre, mais un logo. C’est une exposition dans là-quelle tous les artistes sont nés entre le 21 juin et le 22 juillet

Qu’est-ce qu’a dit Baudrillard ? que « La beauté est comme un signe astrologique »

Cool Memories, Paris 1990, p.75

Voilà ce que dit le Tucson Weekly :

« From an astrological point of view, it’s prime time for you to attend a networking extravaganza or collaboration spree. Likewise this is an excellent phase in your long-term cycle to organize a gathering for the close allies who will be most important in helping you carry out your master plan during the next 12 months. Have you ever heard of the term  »Temporary Autonomous Zone« ? It’s a time and place where people with shared interests and common values can explore the frontiers of productive conviviality. It might be a dinner party in an inpirational setting, a boisterous ritual in a rowdy sanctuary, or a private festival for fellows seekers. I hope you make sure something like that materializes. »

Toute sélection d’œuvres répond à un ordre.

Historique, politique, esthétique… il est la base sur laquelle s’appuie les choix du commissaire d’expositions.

C’est soumis à celui-ci, au sein de la disposition qui en découle, que l’œuvre trouve à signifier (sans exclure, dans un autre dispositif, un autre champ de signification).

La pertinence de la signification justifiera à son tour l’ordre qui l’a supposée.

La tentation est grande d’imaginer, par exception, une exposition libre de tout ordre qui rendrait à chaque œuvre son « idiotie » (son « a-signifiance » si on préfère… J’entends ici idiotie dans son sens premier : ce qui est simple, particulier, unique).

Le hasard est impossible dans une sélection d’œuvres… Il n’est donc pas d’autre choix que de trouver un ordre qui n’attend des œuvres aucune validité, et qui libère ces dernières de toute exigence de signification.

C’est ce principe discriminant que mettait en œuvre Bertrand Lavier avec son exposition « La peinture des Martin » : réunion de peintures, dans le cadre de l’exposition «  Voilà  » au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 2000, d’artistes signant du patronyme Martin. L’arbitraire de l’ordre (la peinture doit être signée Martin), rendait à chaque œuvre sa simplicité, sa particularité, son unicité.

C’est « La peinture des Martin » en mémoire que nous avons pensé à l’exposition d’artistes né(e)s entre le 22 juin et le 22 juillet… Ignorants l’astrologie, un tel critère de choix nous semblait restituer chacune d’elle dans la force de sa présence insoumise à la signification et à l’exégèse.

Mais, profanes en ce domaine, nous ne chercherons pas à réfuter les spécialistes de la science des astres qui trouveraient, dans notre exposition, confirmation de l’ordre astral…

Gilles Drouault