Global(e) Resistance — Pour une histoire engagée de la collection contemporaine de Jonathas de Andrade à Billie Zangewa

Exposition

Dessin, installations, sculpture, son - musique...

Global(e) Resistance
Pour une histoire engagée de la collection contemporaine de Jonathas de Andrade à Billie Zangewa

Passé : 29 juillet 2020 → 4 janvier 2021

Billie zangewa interview artiste templon soldier%20of%20love 1 grid Interview Billie Zangewa — Galerie Templon Dans son exposition personnelle Soldier of love, en cours jusqu’au 6 juin à la galerie Templon, l’artiste malawite vivant à Johannesburg présente dix œuvres en soie inédites, autant d’armes hautes en couleur au service d’un combat qui fait de l’amour un acte de résistance contre les injustices du monde contemporain.

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L’exposition Global(e) Resistance, pour une histoire engagée de la collection contemporaine, de Jonathas de Andrade à Billie Zangewa_ révèle, pour la première fois, une cinquantaine d’acquisitions d’artistes jeunes pour la plupart. Dans la lignée de l’exposition « Une histoire : art, architecture, design des années 1980 à nos jours » et inscrite dans la saison culturelle « Africa 2020 », elle présente une majorité d’artistes liés au continent africain, au Moyen-Orient et à l’Asie et se donne pour ambition d’examiner les stratégies contemporaines de résistance.

Résister à travers une pratique à la fois artistique et politique, voire activiste, a souvent été l’apanage d’artistes vivant dans des situations d’oppression ou d’inégalités. La disparition du monde colonial a fait jaillir de nombreuses voix qui se sont élevées pour entamer de nouveaux chemins de résistance, que ce soit sur un plan purement politique ou pour questionner les histoires, les mémoires trop tenaces ou menacées de délitement. La résistance s’est également organisée grâce à l’art lui-même, de manière poétique ou discursive.

Le projet fait la part belle à la place de la contestation politique à l’heure des décolonisations et de l’effondrement du monde communiste tout en abordant les relectures actuelles de l’histoire à travers l’excavation et la mise en mémoire. Il prend pour point de départ deux œuvres fondatrices des années 1990 issues de la collection du Centre Pompidou : le film The couple in the cage (1993), dans lequel Coco Fusco et Guillermo Gomez-Pena questionnent la persistance contemporaine de réflexes coloniaux, ainsi que la vidéo Partially Buried (1996), où Renée Green met au jour le rôle de la mémoire subjective dans l’écriture de l’histoire. Dans une époque de tumulte et d’urgence, il s’agit d’explorer la manière dont ces contestations participent à la transformation des systèmes de pensées et modifient le regard sur le monde.

Le public est accueilli dans le Forum par la sculpture Rédemption de Barthélémy Toguo, révélée pour la première fois au sein des murs du Centre Pompidou depuis son acquisition. L’œuvre évoque la rencontre Nord-Sud, le panafricanisme et la question de la rédemption et du salut des peuples. Le projet se déploie ensuite au niveau 4 des collections (Galerie du Musée, Galerie d’art graphique, Galerie 0) sur près de 1500 m2. Des œuvres-manifestes ouvrent l’exposition : Khalil Rabah évoque la situation palestinienne, Teresa Margolles la frontière mexicaine, Yin Xiuzhen les conflits armés et Nadia Kaabi-Linke l’errance des migrants et des sans-abris.

Inspirée par Robert Smithson, l’œuvre de Renée Green structure dans un premier temps une stratégie de résistance polysémique pensée à l’échelle du paysage comme du territoire, mais aussi rattachée à une mémoire intime. L’imaginaire complexe de certaines villes comme Braddock (La Toya Ruby Frazier), Johannesburg (Subotzsky), Dakar (Cheikh Ndiaye), marquées par le déclin économique, la contestation socio-politique ou la recomposition urbaine, hantent plusieurs œuvres.

Parallèlement, les artistes accompagnent la ferveur et les inquiétudes surgies des décolonisations (Kiluanji Kia Henda, Abdoulaye Konaté) et surtout en Afrique du Sud où persiste l’apartheid jusqu’en 1991 (Siopis, Wa Lehulere, Williamson). La mise en question de l’hypothèse communiste, abordée par The Propeller Group, et la progression d’un monde autoritaire, reflétée par l’installation de Pratchaya Phintong, sont le point de départ d’œuvres engagées qui tentent de réconcilier récits individuels et traumatismes collectifs. Les œuvres de Chim Pom et Yin Xiuzhen dénoncent quant à elles la menace écologique. Dans une section plus contemplative, la littérature et la philosophie servent de réceptacles à une résistance plus souterraine, comme dans le travail de Mohssin Harraki ou Nasser Al Salem ou dans l’œuvre emblématique Facing the wall de Song Dong, mêlant zen et combat spirituel.

Dans un second temps, dans la lignée de la mascarade amérindienne de Fusco et Gomez-Pena, certains résidus du monde colonial, en attente d’une recomposition multiculturelle, sont mis en lumière : le « cirque » ethnographique du bon nègre « bonbon » au Brésil (Jonathas de Andrade) est mis en négociation dans un monde qui ploie sous le poids des cicatrices (Otobong Nkanga, The Weight of Scars, 2015). Plus loin, il s’agit d’envisager la question de la mobilité au cœur du système capitaliste contemporain : les migrations (Zineb Sedira), l’investissement de la rue comme espace de contestation (Nadia Kaabi Linke), le corps comme outil de résistance (Evelyn Taocheng Wang) viennent nourrir une série d’œuvres pensées comme des traversées. Les luttes féministes sont enfin activées dans le travail de Susan Hefuna et Marcia Kure, tout autant que de nouveaux questionnements sur les questions de genre.

À l’entrée du niveau 4, un salon envisagé comme un espace discursif est réalisé avec la bibliothèque Kandinsky et la Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou pour enrichir la compréhension des thématiques. Il met également en lumière les associations et les lieux de l’activisme situés en France (La Colonie, Bétonsalon, etc.). Enfin, un pop-up du collectif et de la revue Chimurenga, dirigée par Ntoné Edjabe, invité pour la saison panafricaine, est présenté dans cet espace en écho à son intervention au Forum -1 et à la Bpi en parallèle de l’exposition Global(e) Resistance.

Avec : Jonathas de Andrade, Rina Banerjee, Yto Barrada, Chieh-Jen Chen, Chim Pom, Clément Cogitore, Song Dong, Coco Fusco et Guillermo Gómez-Peña, Renée Green, Hazem Harb, Mohssin Harraki, Susan Hefuna, Nadia Kaabi-Linke, Katia Kameli, Aboudlaye Konaté, Marcia Kure, Firenze Lai, Goddy Leye, Teresa Margolles, Deimantas Narkevicius, Cheikh Ndiaye, Otobong Nkanga, Jawad Al Malhi, LaToya Ruby Frazier, Sara Ouhaddou, Gabriel Orozco, Akosua Adoma Owusu, Pratchaya Phinthong, The Propeller Group, Khalil Rabah, Younes Rahmoun, Zineb Sedira, Penny Siopis, Mikhael Subotzky et Patrick Waterhouse, Guy Tillim, Evelyn Taocheng Wang, Barthélémy Toguo, Thu Van Tran, Nasser Al Salem, Kemang Wa Lehulere, Sue Williamson, Ming Wong, Yin Xiuzhen, Billie Zangewa, etc.

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Plein tarif 16 € — Tarif réduit 14 €

Gratuit pour les moins de 18 ans, billet exonéré pour les moins de 26 ans. Et pour tout le monde, les premiers dimanches du mois.

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