Henri Michaux — Retour de Chine — Berthet – Aittouarès Gallery — Exhibition — Slash Paris

Past: March 4 → May 29, 2021

… Qui n’a voulu un jour saisir plus, saisir mieux, saisir autrement, et les êtres et les choses, pas avec des mots, ni avec des phonèmes, ni avec des onomatopées, mais avec des signes graphiques ?… Henri Michaux

La galerie Berthet — Aittouarès expose trente peintures sur papier d’Henri Michaux à l’occasion du retour de Chine de plusieurs œuvres prêtées pour l’exposition Henri Michaux — Mu Xin au Mu Xin Art Museum de Wuzhen et au Power Station Museum de Shanghai. Le dialogue proposé avec l’artiste chinois Mu Xin atteste la relation étroite, et toujours actuelle, entre Henri Michaux (1899-1984) et la culture chinoise.

Figure inclassable, Henri Michaux (1899-1984) mène de front l’écriture poétique et la peinture. Contre la « plénitude facile », il cultive l’expérimentation et trace de nouveaux chemins.

Grand voyageur, il se rend en Extrême-Orient en 1930 et publiera à son retour en 1931 « Un Barbare en Asie ». La découverte de la Chine et de la culture chinoise marque un tournant dans sa vie, tout comme sa rencontre en 1949 avec le peintre Zao Wou-Ki et dans les années 1950 avec le poète et calligraphe François Cheng.

Henri Michaux, Peinture à l’encre de Chine sur papier, 1977 27 × 35 cm © Galerie Berthet — Aittouarès

Très vite le dessin lui apparaît comme une écriture d’autant plus libératrice qu’elle est dégagée de l’obstacle de la signification des mots. La calligraphie chinoise, où écriture et dessin font corps, l’interpelle et lui inspire un nouveau langage où règne le signe. Il adopte l’encre de chine et les techniques fluides qui permettent spontanéité et rapidité d’exécution.

… Je suis de ceux, écrit-il, qui aiment le mouvement, qui rompt l’inertie, qui embrouille les lignes, qui défait les alignements…mouvement comme désobéissance…

La maîtrise du geste et du rythme font évoluer sur le papier formes et signes avec une force et une liberté d’expression intemporelle, toujours aussi captivante, en résonnance avec le spectateur. Michaux disait : le spectateur est libre de voir une bataille, une noyade ou quelque mêlée amoureuse.

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