Karl Haendel
Exhibition
Karl Haendel
Past: June 10 → July 2, 2011
Karl Haendel réalise ses grands formats sur papier à partir d’images appropriées ou à partir de ses propres dessins, mots ou photographies. Il projette ces images sur de grandes feuilles de papier Arche et dessine au crayon leurs contours, ombres et nuances.
Selon ses mots « l’utilisation du projecteur permet de changer d’échelle et d’appréhender les différentes tailles de ces images en relation avec celle, statique, du corps humain. La notion d’échelle implique une taille standard pour chaque chose. Modifier l’échelle permet d’en prendre conscience. »1 Les dessins de Karl Haendel sont figuratifs ou abstraits et leurs sources d’inspirations sont multiples: images textuelles ou photoréalistes, gribouillages, bandes dessinées, journaux, commentaires politiques, etc.
L’artiste rassemble ces différentes images en groupes temporaires, le temps de l’exposition.
Les œuvres sont rapprochées en raison de leurs liens formels (la comparaison et le contraste de la gravité, du poids, de l’intérieur et de l’extérieur, de la lumière et de l’ombre) ou pour leurs liens conceptuels, souvent en rapport avec le vécu de l’artiste, et ce, afin d’en changer le sens et les possibilités symboliques.
Les deux installations Your charms have broken many a heart and mine is surely one, You got a way of tearin’ the world apart, love, see what you’ve done. (Sugarbaby #1) et You can’t turn back-you can’t come back, sometimes we push too far. One day you’ll open up your eyes and you’ll see where we are. (Sugarbaby #4) ont pour titre les paroles de la chanson Sugar Baby, un disque de Dock Boggs, 1927, que Bob Dylan aimait par dessus tout.
Ces structures complexes, enchevêtrements de dessins au crayon et à l’acrylique montés sur panneaux et présentés avec un film en 16 mm, semblent illustrer les mots de Greil Marcus sur la musique de Dock Boggs qualifié de « primitive moderniste ». Dans son livre, La République Invisible, Bob Dylan et l’Amérique moderniste, Marcus s’explique : « Primitive parce que c’était un assemblage de pièces de rebut comme il en traîne partout (…); moderniste parce qu’elle portait sur les choix qu’on devait faire dans un monde qu’un dieu indifférent avait de toute évidence abandonné, un monde où on était condamné au repli sur soi, où seuls l’art ou la révolution, manière symbolique de refaire le monde, permettaient de s’évader de sa petite personne. »2 Les œuvres de Karl Haendel illustrent le fonctionnement des chaînes de significations. S’il existe beaucoup de liens ou d’associations entre les œuvres dans cette exposition, Karl Haendel laisse à chaque spectateur le soin d’y apporter les siennes.
Karl Haendel (1976, New York) vit et travaille à Los Angeles. Il a exposé dans de nombreuses institutions internationales, telles que the Lever House, New York (2010), the Museum of Contemporary Art, Los Angeles (2006). Il a également participé à de nombreuses expositions collectives: Haunted, the Guggenheim Museum, New York, NY (2010) Beg Borrow and Stmal, Rubell Family Collection, Miami, Florida (2009), Nothingness and Being, commissaire Shamim Momin, Fundación/Colección Jumex, Mexico (2009), This Is Killing Me, Massachusetts Museum of Contemporary Art, North Adams, MA (2009), Meet Me Around the Corner — Works from the Astrup Fearnley Collection, Astrup Fearnley Museum of Modern Art, Oslo, Norway (2008) et Uncertain States Of America, commissaire Hans Ulrich Obrist, Daniel Birnbaum et Gunnar B. Kvaran, Astrup Fearnley Museet Museum of Modern Art, Oslo, Norway (2005), présentée au Center for Curatorial Studies, Bard College, Annandale-on-Hudson, New York et à la Serpentine Gallery, London (catalogue).
1 MOCA Focus: Karl Haendel, The Museum of Contemporary Art, Los Angeles, 2006.
2 Greil Marcus, La République Invisible, Bob Dylan et l’Amérique moderniste, Paris, Denoël, 2001.
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Opening Thursday, June 9, 2011 6 PM → 8 PM
Opening hours
Tuesday – Friday, 10 AM – 1 PM / 2:30 PM – 7 PM
Saturday, 10 AM – 7 PM
The artist
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Karl Haendel