Massimo Vitali & 3 découvertes
Exhibition
Massimo Vitali & 3 découvertes
Past: November 13, 2010 → January 8, 2011
« Les photographies prises par Massimo Vitali des plages de l’Italie représentent un des thèmes dominant de la mise en image de la vie moderne : le fantasme de s’échapper des restrictions sociales et économiques dans les espaces libidineux d’une « nature » perçue comme lieu d’une sociabilité spontanée.
Les diverses manières dont ces espaces incarnent les affinités et les contradictions de l’antithèse nature/culture ont en effet largement contribué à définir notre sensibilité moderne et post moderne.
Il s’agit en l’occurrence d’images de loisirs, en couleurs dont la clarté descriptive les apparente au genre « paysage aux personnages » tout en tenant à l’écart les valeurs symboliques habituellement associées à cette tradition occidentale de la représentation. Les individus et les groupes familiaux qui investissent la mer et le sable représentent donc, le bricolage du « quotidien », de ce domaine banal du concret et du spécifique que viennent couper les plaisirs arbitraires, occasionnels d’un temps de loisirs segmenté. Néanmoins ces images montrent que le paysage en tant que genre possède toujours un potentiel de transformation. Ces bandes de plage, deviennent un site de jeux corporels où fleurit une industrie du plaisir sur fond d’industrie traditionnelle.
La présence implicite du travail dans ses images fait barrage à toute tentative de les aborder comme simples documents d’une parade sensuelle et érotique. Il s’agit donc du rapport entre travail et loisir, mais aussi de leur potentiel destructeur réciproque : esthétiquement parlant, la lumière arrive sur l’eau engendre une palette qui évoque aussi la menace qui plane sur l’environnement. Les tirages en couleurs de Massimo Vitali, tracent ainsi les motifs d’une activité urbaine : l’expérience de cette sensualité intégrale qu’est l’alliance du soleil, du sable et de la mer. Mettant à nu les strates résistantes de la vie quotidienne, cette inquiétante étrangeté révélée par Freud dans nos rencontres inconscientes avec le “déjà vu” »
Luna Picoli Truffaut
« Envisager l’appareil photographique comme un instrument d’observation afin de mettre en relief ce et ceux que l’habitude a oublié de regarder. De Paris à New York, enfants ou personnes âgées sont autant d’êtres anonymes que les médias aujourd’hui ne voient plus que comme des symptômes de nos angoisses d’insécurité, de notre peur de l’avenir… C’est par le regard photographique, que je tente de capter leur puissance fictionnelle et narrative. A travers ces moments cristallisés sans mise en scène, tous ces anonymes deviennent à mes yeux des sujets romanesques qui peuplent la rue. Hors de toute transcendance, il s’agit de mettre en lumière des individus perçus comme «mineurs». Ces personnes du quotidien deviennent alors mes héros subjectifs dans l’objectif. « We can be heros, just for one day ».
Luna Picoli-Truffaut
Matthias Olmeta
Matthias Olmeta est né à Marseille en 1968. Il quitte la France à l’âge de 18 ans pour la Californie, où il étudie la photographie. Diplômé de l’université de Santa Monica en 1991, il effectue de nombreux voyages (Londres, Paris, New York, Marseille, Berlin, Anvers, Bangkok, l’Amérique du Sud) qui marquent son travail de photographe. A travers ses ateliers photographiques en hôpitaux psychiatriques et les milieux dits « en marge », Matthias Olmeta s’intéresse aux individus et c’est par le portrait qu’il saisit la potentialité de chacun.
Réalisée en Ambrotypes (positif direct au collodion humide sur altuglass, procédé de Archer de 1851, ne donnant que des pièces uniques) la série « Les mystiques de l’immanence » déstabilise les habitudes du spectateur.
Cette série de portraits de jeunes adolescents confronte le spectateur à sa crainte de l’autre comme étranger et différent de soi. Par le procédé aussi bien que par le sujet, Matthias Olmeta invite le spectateur à bouleverser ses préjugés. Les voyages comme déplacements de l’artiste sont aussi des déplacements du regard. C’est un face à face intemporel avec l’autre comme facette de soi-même, facette de notre propre Esprit, que permet Matthias Olmeta à travers ses photographies.
Nicolas Dhervillers
« Des touristes fraîchement débarqués de Miami Beach ou du Mexique, de Moscou ou de Vladivostok se retrouvent seuls au monde, déracinés. Un monde dont la cartographie nous échappe tant les repaires sont bouleversés, tant ce monde semble tout aussi invraisemblable que ces nouveaux habitants.
Le ré-éclairage est ponctuel et inonde aussi bien certaines parties d’une nature devenant dénaturée, presque surnaturelle, que ces sujets dissimulés dans l’image. Le genre d’image le plus répandu sur le web est sans conteste la photo voyage en famille, c‘est imparable.
J’ai ainsi procédé par un casting planétaire en « googolisant » les portraits de personnes en voyage à partir du moteur de recherche, en traquant l’image la plus banale qu’il soit. Décontextualisés, « mes » touristes visitent ces images, et donnent à réfléchir sur ce qu’ils sont par nature : aventurier ou spectateur. Ils ne sont sans doute pas préparés à entrer dans cette « zone » où tout est possible.
Ils sont esclaves dans moment de pause, rescapés du système Internet par erreur, dans un univers entre la science-fiction et la sorcellerie, entre la peur et la foi. »
Nicolas Dhervillers
The artists
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Massimo Vitali
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Luna Picoli Truffaut
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Matthias Olmeta
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Nicolas Dhervillers