Maude Maris — Just bees, and things, and flowers

Exhibition

Screen-printing

Maude Maris
Just bees, and things, and flowers

In 2 months: Saturday, December 13, 2025

Du 13 décembre 2025 au 4 février 2026

“Prendre un tube de vert, l’étaler sur la page, Ce n’est pas faire un pré.” Le Pré, Francis Ponge Quand bien même on aurait pris le temps de détailler chacune des fleurs, il manquerait encore quelque chose, l’impression d’ensemble, les nécessaires intrications du vivant. Peindre un pré n’est pas chose facile. Francis Ponge pensait que la tâche n’était envisageable que du seul point de vue du langage. Maude Maris l’a envisagé dans la continuité d’un travail de la toile qui propose de regarder entre les choses. Entre la forme et la contreforme, la pierre et la sculpture, l’artiste a longtemps abordé la question du sujet de biais ; il s’agissait de traiter de la représentation elle-même, de la façon dont différents systèmes de classification, de catégorisation reposent sur l’œil et l’observation.

Progressivement, des formes animales sont arrivées, présences fossiles, totems évocateurs, jusqu’à la silhouette d’un cheval, la toison d’un mouton, la tête d’une vache. Un ensemble de plus en plus mouvant, un cadre de représentation qui devient celui d’une rencontre. Pour l’artiste, l’animal est une figure de l’altérité la plus absolue. Sa présence s’impose en même temps qu’une manière d’être au monde fondamentalement différente. Une seconde ne passe pas de la même manière pour un humain ou une libellule ; un mouvement lent peut être perçu dans un autre champ de vision comme un geste brusque.

En prenant pour centre de son travail depuis 2022, une maison normande, Maude Maris avance la peinture par la marche. Il faut aller contre l’habitude de la domesticité, regarder les animaux au pré. Le travail à l’huile avec sa multitude de couches permet à l’artiste d’atteindre la bonne heure, le bon moment.

Maude maris exposition 13 medium
Maude Maris, Still, 2024 — Huile sur toile, 24 x 33 cm

Une toile représentant une cavalcade à l’horizon, prend d’abord les teintes de l’aube avant de s’assombrir et d’atteindre à la tombée de la nuit. D’une couche à l’autre, c’est un travail des contraires qui amène l’artiste à sans cesse préciser son attention. La touche haptique rend palpable d’une toile à l’autre la neige, la paille, un certain climat.

L’artiste s’attache comme au travers de la statuaire à rendre le poids des choses, à leur donner une place. Autant que les ombres, chères à l’artiste Susan Rothenberg qui retrouvent une énergie pariétale dans ses toiles, c’est le souffle qui donne au cheval sa forme. Les contrastes sont présents : la légèreté d’une fleur qui ploie au vent, la pesanteur d’un corps capable de s’émouvoir.

Il s’agit pour l’artiste, comme l’y invitait le philosophe Jean Grenier dans Les îles, de redevenir proche par la répétition quotidienne des arbres, du ciel, des animaux, par les constantes physiques et naturelles. La part de terre et de ciel est toujours dans les tableaux en perpétuelle négociation. Le point de vue est mouvant. Deux chiens ancrés dans le sol semblent les gardiens d’un repos qui n’appartient qu’à eux. Leur façon d’occuper l’espace, leur permet pour ainsi dire d’entrer en discussion avec l’herbe, avec le soleil, les formes se répondent, les mouvements du pinceau y invitent.

Tout bruisse dans le pré, même ce que l’on n’y discerne pas.

Henri Guette

Vernissage 13 décembre de 14h à 18h Les Jardiniers, 9/11, rue Paul Bert 92120, Montrouge

Lieu indépendant Independant
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