Nairy Baghramian — Misfits

Exposition

Photographie, sculpture

Nairy Baghramian
Misfits

Passé : 10 juin → 24 juillet 2021

Marian goodman galerie critique exposition guillaume benoit paris 13 1 grid Nairy Baghramian — Galerie Marian Goodman La galerie Marian Goodman présente Misfits, une exposition personnelle de l’artiste irano-allemande Nairy Baghramian, née en 1971 q... 2 - Bien Critique Nasher prize nairy baghramian 1 grid Nasher Prize Le Nasher Prize est une récompense prestigieuse venant célébrer la démarche d’un artiste vivant dont l’œuvre joue un grand rôle dans la diffusion de la sculpture contemporaine. « La sculpture doit avoir le droit de ne pas répondre aux attentes »

Nairy Baghramian

Marian Goodman Gallery a le plaisir de présenter la première exposition personnelle de Nairy Baghramian dans sa galerie parisienne du 10 juin au 24 juillet. Nairy Baghramian mène depuis deux décennies une recherche formelle et conceptuelle rigoureuse, examinant les relations entre architecture, objets et corps humain. Dans sa réflexion sur le potentiel politique de la forme sculpturale, elle met l’accent sur l’importance de la physicalité de l’œuvre qui, à travers ses caractéristiques formelles, matérielles et ses spécificités de présentation, incarne des idées et des principes théoriques.

Le projet Misfists consiste en un ensemble de nouvelles sculptures, présentées à la galerie mais aussi à la Galleria d’Arte Moderna (GAM) à Milan au sein d’une exposition organisée en collaboration avec la Fondation Furla du 26 mai au 26 septembre. Les œuvres de la série sont nées autour de l’idée du terrain de jeu et de ses limitations. Elles se composent de deux parties à la fois formellement distinctes et interdépendantes, en aluminium vernis et en marbre de Carrare sculpté à Milan ; en aluminium et en bois de noyer sculpté à Paris. Dans les deux villes, comme dans la plupart des expositions de Nairy Baghramian, les sculptures sont accompagnées d’œuvres photographiques.

Les nouvelles sculptures sont directement inspirées des jeux d’assemblage destinés aux tout jeunes enfants, et leurs deux parties semblent à première vue pouvoir s’emboîter parfaitement. Pourtant celles-ci sont en réalité inadaptées l’une à l’autre, cette discordance évoquant la déception, la frustration, le sentiment d’échec éprouvés par un enfant manipulant un jouet dysfonctionnel. Pour Nairy Baghramian, qu’il s’agisse des champs de la pédagogie, des constructions sociales et de la lecture des formes sculpturales, la conception du dysfonctionnel devrait être valorisée. Le temps qui mène à la supposée compréhension finale devrait être accepté, et non pas considéré uniquement comme un état transitoire en faveur de l’harmonie et du fonctionnel. Avec ce faux-semblant entre les deux parties d’une même sculpture, Baghramian instille aussi un trait d’espièglerie caractéristique de son travail tout en faisant le lien avec la notion de misfits (ceux ou celles qui dans un contexte social donné ne s’adaptent pas et restent en marge). Le concept pourrait s’appliquer à sa pratique artistique dans son ensemble, ses œuvres n’étant jamais là où on les attend, se nichant volontiers dans les interstices, les recoins et les emplacements inédits.

L’artiste a conçu son exposition à la Galleria d’Arte Moderna à Milan en réponse au contexte inédit du musée. Les baies vitrées des espaces d’exposition donnent sur un jardin avec une aire de jeux dont l’accès n’est autorisé qu’aux enfants et aux seuls adultes qui les accompagnent. Cette condition d’admission insolite l’a poussée à imaginer une mise en scène ludique où ses sculptures prennent place non seulement à l’intérieur du musée mais aussi à l’extérieur sur l’une des terrasses. Les sculptures en marbre sont placées à l’extérieur tandis que leurs pendants en aluminium vernis sont visibles à l’intérieur, accentuant une potentielle frustration liée au sentiment d’être exclus.

A Paris, l’exposition se focalise à l’intérieur de la galerie et sur la relation du sujet envers les sculptures. Le contexte a amené Nairy Baghramian à créer un lieu à soi, propice au relâchement et à une attitude plus libre. L’artiste évoque ici un terrain de jeu momentanément abandonné avec une installation presque désordonnée et déstructurée, réunissant les parties en aluminium vernis avec les éléments abstraits en bois de noyer provenant de la plantation de Craig McNamara, le fils de l’ancien Secrétaire à la Défense des Etats-Unis, où Danh Vo s’était approvisionné à l’occasion de son projet à la Galerie Marian Goodman de Londres en 2019.

Les photographies Jumbled Alphabet font allusion aux outils pédagogiques conçus pour les enfants en cours d’apprentissage de la lecture. Le portrait classique d’un enfant souriant a laissé la place à une représentation bien plus fidèle du modèle, que ne l’aurait rendu un portrait photographique conventionnel. Avec sur son visage une expression grognon, la petite fille incarne plutôt l’image de l’enfant terrible et rebelle, qui refuse de se plier aux règles.

L’exposition de Paris se poursuit avec une présentation à la Librairie Marian Goodman, où Nairy Baghramian présente une sélection de dessins appartenant à la série Side Leaps dévoilée pour la première fois à la Galerie Marian Goodman de New York en 2019. Ces dessins en couleur, réalisés soit au crayon, à l’encre ou à la gouache sur papier, sont les travaux préparatoires de sculptures qui ne verront jamais le jour, des croquis de productions fantômes en quelque sorte. Les dessins et les maquettes Side Leaps font l’objet d’un nouveau livre publié par la galerie, incluant de nombreuses illustrations, un texte sur le travail de l’artiste de Miwon Kwon, commissaire d’exposition et historienne de l’art, ainsi qu’une conversation entre Nairy Bahgramian, Marian Goodman et Philipp Kaiser, directeur exécutif en chef et responsable de la programmation à la galerie.

Nairy Baghramian, née en Iran en 1971, est une artiste visuelle qui vit et travaille à Berlin depuis 1984. Un grand nombre d’institutions ont organisé des expositions monographiques de son travail tels que le MUDAM, Luxembourg (2019), le Festival d’Automne à Paris à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts (2018), le Museo Reina Sofia, Madrid (2018), le SMK, Copenhague (2017), le Walker Art Center, Minneapolis (2016), le S.M.A.K., Gand (2016), le Museo Tamayo, Mexico City (2015), le Museo Serralves, Porto (2014), la Serpentine Gallery avec Phyllida Barlow (2010), le Studio Voltaire, Londres (2009), la Kunsthalle Basel (2006). Elle a aussi participé à la Biennale de Venise (2019 et 2011), au Yorkshire Sculpture International (2019), à la Documenta, Cassel et Athènes (2017), au Skulptur Project Münster (2017 et 2007), à la Biennale de Lyon (2017), au Glasgow International Festival of Visual Art (2012) ou encore à la Biennale de Berlin (2014 et 2008).

Baghramian, qui a été nominée pour le Prix Hugo Boss 2020, a reçu le Malcolm-McLaren-Award avec Maria Hassabi (2019), le Zurich Art Prize (2016), le Prix Arnold-Bode, Cassel (2014), le Prix Hector, Kunsthalle Mannheim (2012) et le Prix Ernst Schering Foundation (2007).

Parmi ses expositions personnelles à venir, on peut citer celles prévues au musée Secession à Vienne, Autriche (2021), à la Haus der Kunst à Munich, Allemagne (2022), au Carré d’Art à Nîmes (avril 2022) ou encore au Nasher Sculpture Center à Dallas, Etats-Unis (2022).

Ses œuvres sont conservées dans les collections d’institutions telles que le Museum of Modern Art à New York, le San Francisco Museum of Modern Art à San Francisco, le musée Salomon Guggenheim à New York, le Walker Art Center à Minneapolis, la Tate Modern à Londres, le MUDAM à Luxembourg, le musée Tamayo à Mexico City, le Musée Jumex à Mexico City, le Nasher Art Center à Dallas, le Art Institute Chicago à Chicago.

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03 Le Marais

L’artiste

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