VIDEOBOX X Cnap Image/mouvement
Exhibition
VIDEOBOX X Cnap Image/mouvement
Past: March 26 → May 23, 2020
Conformément aux mesures gouvernementales, l’espace Videobox sera à nouveau accessible quand le Carreau réouvrira ses portes fermées jusqu’à nouvel ordre. Dans ce contexte inédit, retrouvez l’exposition en ligne sur notre compte YouTube en accès libre !
Pour cette nouvelle édition de Videobox, le Centre national des arts plastiques (Cnap), établissement public du ministère de la Culture, vous propose de découvrir deux œuvres de l’artiste Natacha Nisic qui portent sur les désastres qui ont touché les habitants de Fukushima, dans le cadre de son dispositif Image/mouvement.
EXPOSITION VIRTUELLE :
« e » et « f » sont deux films de Natacha Nisic montrant l’impact des catastrophes naturelles sur la société et le paysage japonais.
Natacha Nisic — e (2009, 19 minutes)
Dans « e » (2009), qui signifie image en japonais, l’artiste livre le récit d’un voyage dans le Nord du Japon, près de Fukushima, à la recherche d’un territoire inaccessible meurtri par le tremblement de terre de juin 2008. Aux images du séisme, Natacha Nisic substitue celles de son retentissement sur les lieux et ses habitants.
À l’origine, le film « e » a été pensé selon une construction visuelle en triptyque. Natacha Nisic a voulu reprendre l’organisation linéaire du temps : avant, pendant, après un événement — ici la catastrophe du tremblement de terre. La composition est d’ordre musical ; les trois écrans fonctionnent comme un orchestre. Par moment ils « jouent » ensemble et montrent alors la même image et, à d’autres, ils « jouent » leur propre partition et présentent des images différentes à mettre en rapport. Par ce moyen, Natacha Nisic souhaite inviter le spectateur à construire sa propre lecture. Ce dernier ne pourra regarder les trois images en même temps et ressentira alors une certaine frustration. C’est le but recherché par la réalisatrice afin d’illustrer le ressenti que l’on peut avoir face à ce que l’on a perdu puis retrouvé.
Pour la diffusion internet, Natacha Nisic a réalisé un nouveau montage à partir des trois écrans, afin de restituer la sensation de déséquilibre.
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Natacha Nisic — f (2013, 17 minutes)
En 2013, Natacha Nisic réalise une réponse à son film « e », intitulée « f », comme Fukushima. Deux ans après la catastrophe, elle se rend dans cette même ville et pose son regard sur les paysages, les villages et les êtres qui ont subi les ravages du tsunami et l’irradiation de la centrale. Grâce à un dispositif composé d’un travelling de 25 mètres et de miroirs verticaux de 30 centimètres de large disposés à différents intervalles, l’artiste permet au regard d’englober dans le même temps le champ et le contrechamp, l’avant et l’après de l’événement. Lorsque la caméra passe devant un miroir, une image mobile du contrechamp se déplace en un travelling horizontal de sens inverse dans la largeur du miroir. Il constitue, sans trucage, le jeu d’une image dans une autre, d’un mouvement dans un autre, d’un paysage et de son vis-à-vis. Le dispositif permet de conjuguer le temps des déplacements et des espaces en un seul regard.
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
En parallèle à notre exposition, nous invitons nos publics — tout particulièrement les enseignant.e.s qui accompagnent leurs élèves — à télécharger le dossier ci-dessous : cliquez ici pour télécharger le dossier pédagogique
L’ARTISTE : Natacha Nisic
Née à Grenoble en 1967, Natacha Nisic a reçu une formation de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs à Paris, puis de la Deutsche Film und Fernseh Akademie à Berlin, et finalement, de la La Femis à Paris.
Elle explore la relation entre les images, l’interprétation, le rituel et la mémoire. Elle cherche à questionner la nature de l’image à travers différents médias : le film Super 8, le 16mm, la vidéo, la photographie et le dessin. Ses réalisations sont exposées abondamment autour du monde — elle a récemment exposé au Centre Pompidou (2020), au TOP Museum à Tokyo (2010-2018), à la Media Biennale City à Séoul (2016), au Munfret à Buenos Aires (2016) et au Beau de Paume à Paris lors de son exposition personnelle « Echo » (2014).
En 2014, elle tourne « le Ciel d’Andrea » pour l’émission La Lucarne d’Arte ainsi que « Plutôt Mourir que Mourir » en 2017, film portant sur la Première Guerre mondiale et sur l’historien d’art allemand Aby Warburg. Natacha Nisic travaille sur les questions de représentation des violences extrêmes et sur la mémoire collective, en réalisant notamment le Mémorial des Enfants au Mémorial de la Shoah à Paris.
Natacha Nisic a reçu de nombreuses bourses et résidences, dont la Villa Kujoyama à Kyoto en 2001 et 2016, le Gyeonngi Creation Center en Corée du Sud en 2010 et la Villa Médicis à Rome en 2007, et la bourse du Sénat de Berlin en 2001.
Videobox est un espace permanent dédié à l’art vidéo, situé dans le vestiaire 9 du Carreau du Temple.