Projective City — About — Slash Paris

Projective City favorise la création de nouveaux organes humains en proposant des expériences contemplatives pour un vaste public. Nous pensons qu’une constante mutation de l’humanité est centrale à notre survie en tant qu’êtres réflexifs.

Une note sur le nom

La notion de « projective city » provient de l’ouvrage « Le nouvel esprit du capitalisme » par Luc Boltanski et Chiapello Eves. Dans le contexte de l’articulation de ce « nouvel esprit», ils utilisent la notion de ville (city) comme une sorte de modèle métaphorique, et décrivent l’émergence récente d’une septième ville, celle qu’ils ont réussi à détecter par leur analyse des textes de management de la dernière moitié du 20ème siècle. Dans cette ville nouvelle, le point central de la vie est posé sur des réseaux flexibles et en constante évolution de personnes et d’idées, qui convergent sur divers projets. Plutôt que des structures plus hiérarchisées et monolithiques qui caractérisaient le passé (et qui sans doute existent encore et jouent un rôle considérable dans notre situation économique), les acteurs de la nouvelle ville sont toujours en train de se débrouiller, « réseauter », se connecter, se séparer se reconnecter. Ceci implique d’une certaine façon l’érosion de la distinction entre vie professionnelle et vie non-professionnelle, ainsi que (inquiétant) la marchandisation des relations personnelles.

La description des citoyens modèles de cette ville capitaliste, pourrait être une analogie avec les artistes contemporains émergents. D’une certaine manière, les artistes d’aujourd’hui, en dépit des postures généralement de gauche et anti-capitaliste de leurs prédécesseurs, œuvrent en tant que meilleurs ambassadeurs de la ville « projective » (et sont donc comme des prophètes du nouvel esprit), souvent sans prêter beaucoup d’attention à leur rôle idéologique. C’est pourquoi nous sommes confrontés a une situation ou l’art est aujourd’hui à la fois l’exemple meme et la dernière sortie du moteur culturel le plus dominant sur la planète. Cette aporie de l’art est représentative de la nature aporétique de la vie dans cette ville , que tous, à des degrés variables, devons habiter. Dans une telle situation, il nous incombe à tous d’envisager/projeter la meilleure ville possible.