Le Théâtron des nuages — Une exposition d’Information Fiction Publicité
Exposition
Le Théâtron des nuages
Une exposition d’Information Fiction Publicité
Passé : 10 mars → 3 juin 2012
Panorama 04/12 La rédaction vous propose un tour d'horizon à chaud des expositions parisiennes d'avril. Du Musée d’Art Moderne à la galerie Jocelyn Wolff en passant par les galeries nationales du Grand Palais, découvrez 13 expositions passées au crible.Au printemps prochain, pour la première fois en France, le MAC/VAL réunit un ensemble d’œuvres d’Information Fiction Publicité (IFP). Construite sur la base d’un dispositif inédit qui actualise un certain nombre de pièces historiques et favorise de nouvelles combinaisons, l’exposition mettra en évidence la manière dont IFP a anticipé et interrogé les conditions de possibilité de l’art à partir des années 80.
Avec « Le théâtron des nuages » d’IFP, le musée d’art contemporain du Val-de-Marne accueille pour la première fois une exposition d’art contemporain à caractère historique.
« C’est un rendez-vous que l’on reproduira à l’avenir, en présentant des travaux d’artistes vivants qui ont planté les jalons de la création artistique en France de ces 50 dernières années ; et ce, toujours en lien avec la collection du musée. »
Alexia Fabre, conservateur en chef, et Frank Lamy, chargé des expositions temporaires et commissaire de l’exposition IFP aux côtés de David Perreau.
Ce dernier avait organisé l’exposition rétrospective d’IFP présentée fin 2010 au mamco de Genève, qui avait déjà permis de vérifier l’impact décisif de cette « agence » sur l’art des années 80 — le terme d’« agence », revendiqué par le groupe, prend ici tout son sens compte tenu de son champ d’investigation : la représentation de l’art, sa médiatisation, sa diffusion, etc. De 1984 à 1994, IFP a produit un œuvre qui jalonne aujourd’hui une étape importante de l’histoire de l’art contemporain du XXème siècle ; un œuvre qui interrogeait l’art lui-même et ses conditions de monstration.
À partir du 10 mars, le MAC/VAL donne à son tour un éclairage inédit sur IFP, en parfaite association avec les artistes, Jean-François Brun et Dominique Pasqualini (le troisième fondateur, Philippe Thomas, ayant quitté l’agence en 1985) et en misant sur une très forte documentation. Si l’exposition ne présente pas de nouvelles pièces — et pour cause, les activités de l’agence cessent en 1994 -, elle associe volontairement les deux protagonistes à son élaboration même, avec la volonté de réactiver, réactualiser, voire même « amplifier » certaines œuvres emblématiques comme les images de ciels nuageux, les bâches, les caissons lumineux ou autres les plots, en plaçant le visiteur au centre du processus.
Quand l’art devient label…
C’est en 1984 que Jean-François Brun, Dominique Pasqualini et Philippe Thomas fondent leur « agence » sous le sigle IFP, acronyme de Information Fiction Publicité (IFP) : trois lettres pour trois termes qui proviennent d’un diagnostic et d’une réflexion sur l’actualité (de l’art) ; trois termes « abandonnés dans un certain flottement qui autorisent plusieurs niveaux de lecture : un sens commun, un sens plus philosophique et un sens plus général » ; trois notions « nodales » également choisies parce qu’elles permettaient alors de définir un nouveau territoire théorique à partir duquel penser l’art (et l’état du monde).
« C’est un emblème, mais c’est aussi éventuellement un diagnostic de ce qu’est l’art, notre définition de l’art en général, à savoir que l’art est une affaire d’information, de fiction et de publicité ».
J-F. Brun et D. Pasqualini.
Les activités d’IFP débutent dans une période où émerge une génération d’artistes anglo-saxons qui fait aussi de l’image et des mass-média le centre de sa pratique (Jenny Holzer, Barbara Kruger, Sherrie Levine, Allan Mc Collum, Richard Prince). Les propositions de Jean-François Brun, Dominique Pasqualini et Philippe Thomas (jusqu’au printemps 1985 pour ce dernier) prennent alors des formes variées et diffuses : conférence (L’invention des figurants, 1984), ventes de livres et de disques (Entendons-nous bien, toute la lumière reste à faire sur la réserve de Ligne Générale, 1984 et Vers l’espace du non-encombrement…, 1985), défilé de mode (Dorothée bis, 1984), inserts (revues File et Artistes, catalogue Alibis, 1984), etc.
… et qu’il s’invite au musée
L’exposition conçue par le MAC/VAL donnera à voir une importante sélection d’œuvres : ces objets et ces images « génériques » qui ont définitivement singularisé l’art d’IFP. Le public sera invité à entrer dans leur « théâtron »: une immense structure centrale montée en échafaudages tendus de bâches, sans manquer d’évoquer une agora, qui présentera dans son centre des caissons lumineux (utilisés ici avant de devenir un gimmick de l’art des années 80) et qui sera lestée de plots. Une pièce « à vivre », mais aussi à regarder, puisque les visiteurs pourront jouer de l’installation Plein feu et de ses strapontins (sortes de ready-mades importés du métro parisien) pour se mettre en situation d’observateurs, des œuvres comme des autres visiteurs… Ici, IFP fait de ses explorations personnalisées des outils ouverts qui s’adressent avant tout au public en lui permettant de donner du sens à ce que publicité — autrement dit espace public — veut dire.
« L’art fait partie prégnante de la vie ».
J-F. Brun et D. Pasqualini.
Et pour compléter ce dispositif, le visiteur du MAC/VAL découvrira dans les espaces du musée, leur Appareil d’exposition, une œuvre qui condense toutes les problématiques du travail de l’agence… et d’autres éléments qui ne manqueront pas de susciter l’interrogation sur la place de l’auteur dans ce qu’il est convenu d’appeler …une œuvre.
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Vernissage Vendredi 9 mars 2012 à 18:30
Horaires
Tous les jours sauf le lundi de 11h à 18h
Tarifs
Plein tarif 5 € — Tarif réduit 2,5 €
Entrée gratuite pour tous les premiers dimanches de chaque mois
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