Peter Stämpfli
L’artiste suisse Peter Stämpfli s’installe dès 1959 à Paris et entame
très rapidement une carrière internationale, représenté par de
prestigieuses galeries telles Bruno Bischofberger à Zürich ou Jean
Larcade à Paris.
Isolé sur un fond blanc immaculé, le personnage d’Autoportrait au
raglan, tout comme le tableau de bord de Ma voiture, peints avec
autant d’exactitude que de détachement, apparaissaient déjà en
1963 comme l’une des rares réponses européennes immédiates à la
déferlante du Pop Art américain.
«Comme d’autres artistes européens ayant commencé à puiser dans
l’imagerie tape-à-l’oeil et de grande dimension de la publicité, de
l’affiche, de la photographie et du cinéma, en vue de parvenir à un art
figuratif qui, reconfiguré, serait capable de rivaliser avec l’abstraction
en termes d’intensité et d’impact formel, Stämpfli se sentit conforté
dans sa nouvelle orientation par le Pop Art américain et britannique.»
(Marco Livingstone)
À partir de 1966, fixant son attention sur un objet particulièrement
représentatif de la société de consommation, la voiture, puis
se restreignant dès 1970 sur le pneu et précisément la bande de
roulement, Peter Stämpfli — par le biais de l’agrandissement extrême
de ce qu’il appelle (paradoxalement) la «sculpture du pneu» —
développe un langage pictural radicalement nouveau.
À partir de ce sujet unique, il revisite l’histoire de l’abstraction
géométrique et transforme un thème ordinaire illustrant «le pouvoir
de l’art à convertir n’importe quel élément en qualités esthétiques».
(Henry Martin, Art International, 1971).
L’unité du sujet est pour Stämpfli le moyen d’interroger, sans jamais
se répéter, toutes les techniques et les moyens de la peinture.
En travaillant précisément et obsessionnellement sur l’empreinte du
pneu, Peter Stämpfli a fait de ce motif sa signature.
Les œuvres de Peter Stämpfli ont intégré de nombreuses collections
publiques. Parmi elles : le MoMA à New York, le Centre Georges-
Pompidou à Paris, le Kunstmuseum à Zürich.
Peter Stämpfli
Contemporain