Alexeï Vassiliev — Hieronymus

Exposition

Photographie

Alexeï Vassiliev
Hieronymus

Passé : 10 avril → 23 mai 2015

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Depuis ses premiers travaux photographiques en 2002, au service de la captation d’une réalité quotidienne, transformée et sublimée par son regard artistique, la démarche d’Alexeï Vassiliev s’inscrit dans un rapport dialectique à la peinture. Par un équilibre subtil qu’il définit lui-même comme le « flou précis », Alexeï Vassiliev crée des œuvres à la lecture ambigüe, les inscrivant à la frontière de la peinture et de la photographie. Ses portraits évanescents des séries Des-Apparitions (2002-2004), Instants Troublés (2004-2006) ou 2052 (2006-2007) participent de ce questionnement. En 2009-2010, la série Z31-10/12 s’affirme comme un dépassement de cette problématique, comme une fusion totale des genres photographique et pictural, comme l’émergence d’un genre nouveau. Dans sa série BZ-T2/RC-108 en 2012, la technique du « flou précis » demeure la base de son travail. Mais quand la couleur compose Des-Apparitions ou Instants Troublés (ainsi des fonds bleus, jaunes, rouges ou gris), c’est le mouvement qui au cœur de Z31-10/12 structure l’œuvre. Dans BZ-T2/RC-108, cette fois c’est la lumière à partir de laquelle la série s’articule et se construit.

Cette nouvelle série Hieronymus (2015) repose sur la même technique artistique que pour ses travaux précédents, sublimer une réalité triviale par le flou précis. Ces nouvelles photographies ont été prises lors d’un événement public très fréquenté. Un lieu nimbé d’une lumière artificielle parfois crue. Comme plongés dans un état d’excitation, de joie extatique ou d’angoisse sourde, des corps évanescents, des visages effacés, des silhouettes errantes ou immobiles, vêtues de couleurs chatoyantes ou de costumes sombres en sont les acteurs. De certaines photographies émane un sentiment de profond désarroi ou de mélancolie douce. D’autres au contraire fascinent ou séduisent par leur caractère troublé empreint de mystère et d’intrigue.

Or Hieronymus prend sa source dans l’œuvre picturale de Jérôme Bosch (1450-1516). Les photographies se découvrent peu à peu comme un hommage appuyé aux peintures de l’artiste humaniste de la Renaissance. L’on retrouve ainsi une imagerie proche du bestiaire médiéval, un mysticisme propre à l’art de Jérôme Bosch. Le parallèle entre les deux univers, classique et contemporain d’une part, pictural et photographique d’autre part, génère un sentiment de trouble et de fascination. A partir d’un espace anonyme s’inscrivant dans un quotidien ordinaire et fondé sur des mécanismes de passage et de mouvements, Alexeï Vassiliev créé un théâtre de l’âme dans lequel ses personnages incarnent chacun la richesse intime d’émotions humaines brutes, profondes et dissimulées. Comme chez les damnés des peintures de Jérôme Bosch, nous sommes comme emportés par l’ivresse de ce tourbillon alors que le sort de l’Homme semble se jouer à chaque photographie.

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Du mardi au samedi de 14h à 19h

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L’artiste

  • Alexeï Vassiliev