André Butzer

Exposition

Peinture

André Butzer

Passé : 3 novembre → 22 décembre 2012

La galerie Xippas a le plaisir de présenter la seconde exposition personnelle en France de André Butzer, l’un des peintres les plus importants de la jeune scène allemande contemporaine.

Depuis le milieu des années 1990, André Butzer développe son œuvre exclusivement autour du médium de la peinture et de son histoire. De l’histoire de l’art à l’histoire des états, de Munch, Pollock, Baselitz, au National Socialisme, et de Siemens à Walt Disney, les références de Butzer à l’histoire américaine et allemande, à la politique contemporaine, à la hiérarchie économique et sociale, à l’industrie du divertissement, la technologie et la science-fiction, sont innombrables.

Influencées par la peinture néo-expressionniste allemande dans la lignée de Albert Oehlen, les premières œuvres d’André Butzer, qu’il qualifie lui-même d’« expressionnistes de science fiction » figurent une réalité artificiellement exagérée et aux formes parfois grotesques, inspirées par le dessin animé et dont les figures sont les habitants d’une planète imaginaire «Nasaheim» (nom formé de Nasa et d’Anaheim ville californienne de la banlieue de Los Angeles fondée au 19ème siècle par des familles immigrées allemandes et aujourd’hui siège de Disneyland). Ces figures sont le produit d’une culture de masse inventée qui pousse la déformation à l’extrême nous plongeant dans des allusions infinies.
Puis, les figures tendent peu à peu à disparaître dans le fond, marquant le passage du figuratif à l’abstrait en faveur de l’autonomie des moyens picturaux. La structure semble anarchique, les motifs se mêlent sur la surface dans un chaos de couleurs éclatantes. L’empâtement et l’emploi de la peinture appliquée sur la toile directement depuis le tube deviennent la quasi-signature de Butzer.
Dans la continuité de ce cheminement vers l’abstraction, il réalise en 2010 la première « N-Bild » et rompt alors avec les somptueuses peintures colorées qui appartenaient à son œuvre jusqu’à présent.

Les toiles présentées à la galerie Xippas révèlent une composition radicale qui peut surprendre, voire dérouter. Ici, un ensemble de cinq toiles de composition apparemment identique mais de formats différents que l’artiste regroupe sous l’appellation «N-Bild». La dénomination «N» étant une sorte de nombre d’or, un monde existant et dématérialisé soustrait aux lois qui régissent notre système de pensée.
La juxtaposition d’une palette incroyablement vaste de couleurs a laissé place à des nuances infinies de blancs et de noirs où les teintes se devinent dans les reflets et les ombres colorés ; et la présence timide des rectangles horizontaux et verticaux s’est désormais affirmée. Le contraste, la structure de la composition et l’unité picturale sont maintenant exercés d’une manière extrême. Dans chaque toile blanche deux formes géométriques noires ressurgissent. L’une horizontale dans la partie supérieure de la toile, l’autre verticale à droite dans la partie inférieure. Ces œuvres jouent de la potentialité des formes et de la chromie. Les deux formes représentent les faits élémentaires de la créativité : la relation entre le haut et le bas, la verticalité et l’horizontalité, le milieu et la marge. Les effets d’optiques présents dans chaque toile mais aussi les répétitions d’une composition similaire dans l’espace, provoquent une impression de léger mouvement et des présences incroyablement fortes. Les couleurs ne sont pas perçues par le spectateur comme étant représentées, car les «N-Bild» sécrètent leur couleur, elles sont la somme de toutes les couleurs. Avec ces œuvres, André Butzer s’attarde sur l’expérience et l’essence universelles, dans une approche phénoménologique du monde.

« I consider myself a colorist, I will always be a colorist, nothing else. My vision is to create this endless colorism through the absence of naturalist ready-made color. Visual art is an optical utopia, so anything visible has to be erased, the depositary of anything visible is not the work of art, but the work of art is a projector of the depositary »1.

André Butzer

Dans une appréhension du monde dépouillée des conceptions naturalistes, les œuvres d’André Butzer transcendent. Les variations infinies de tons, les nuances de coloration potentielles, capturent et reflètent la lumière dans une unité qui n’affirme que sa présence. La matrice qui se répète, Butzer l’explique ainsi :

« the matrix was originally related to bodies of flesh : a living vertical body carrying a Dead horizontal body »2.

Les toiles nous renvoient en effet à notre propre présence mais aussi à notre perte, et deviennent une sorte de piéta universelle qui nous plonge dans une atmosphère d’inquiétante quiétude.

André Butzer est né à Stuttgart en Allemagne (1973), et vit à Rangsdorf près de Berlin. Butzer a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives que ce soit en Allemagne ou à l’étranger.

1 « je me considère comme étant un coloriste. Je serai toujours un coloriste, rien d’autre. Ma vision est de créer une relation à la couleur sans fin, par le biais de l’absence, à l’état naturel, de ready-made de couleur. L’art visuel est une utopie optique, ainsi le visible doit être effacé, le dépositaire de tout le visible n’est pas l’œuvre d’art ; l’œuvre d’art étant plutôt le projecteur du dépositaire »

2   « A l’origine la matrice était liée à des corps de chair : un corps vertical vivant qui porte un corps horizontal Mort » Citations extraites de l’interview publiée dans le numéro 280 de FlashArt, Octobre 2011

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108, rue Vieille du Temple

75003 Paris

T. 01 40 27 05 55 — F. 01 40 27 07 16

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Saint-Sébastien – Froissart

Horaires

Du mardi au vendredi de 11h à 13h et de 14h à 19h
Les samedis de 10h à 19h

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