Balthus
Exposition
Balthus
Passé : 14 janvier → 28 février 2015
Parfois, parmi les essais et les erreurs : je reconnais ce que je cherchais. Tout à coup la vision qui préexistait s’incarne par elle-même, plus ou moins intuitivement et plus ou moins précisément. Le rêve et la réalité se superposent pour ne faire plus qu’un.
Balthus
Après l’exposition inédite Balthus : The Last Studies à Gagosian New York au moment de la rétrospective du Metropolitan Museum Balthus : Cats and Girls en 2013, Gagosian Paris présente une exposition retraçant la carrière de Balthus à travers une sélection de peintures, dessins et photographies. Préparée en collaboration avec la famille de l’artiste, cette exposition est la première consacrée à son travail à Paris depuis la rétrospective du Centre Georges Pompidou en 1983–84.
Balthus était le peintre solitaire de scènes narratives chargées et inquiétantes, dont les sources d’inspiration et le choix d’une technique rigoureuse et raffinée ne sont pas sans rappeler les prémices de la Renaissance, accompagnées d’une touche de modernité subversive. Ayant travaillé à l’écart des mouvements d’avant-garde tels que le Surréalisme, il préféra se tourner vers les maîtres anciens, comme Piero della Francesca ou Gustave Courbet, s’appropriant leurs techniques pour décrire les tourments physiques et psychiques de l’adolescence. En rendant les spectateurs voyeurs face à ces sujets féminins pubères couvant des rêves embarrassants, il scandalisa le public parisien lors de sa première exposition dans une galerie en 1934. Dans ses portraits d’intérieur, scènes de rue et paysages des soixante-dix années suivantes, Balthus cultiva un classicisme autodidacte comme cadre d’investigations artistiques plus énigmatiques.
Les premières études à l’encre des rues de Paris et de ses passants démontrent l’évolution de ce que Balthus décrivait comme son « réalisme intemporel ». Sa signature, un éclairage dramatique et une palette voilée, apparaissent déjà dans les peintures à l’huile Portrait de Pierre Leyris (1932–33), représentant le jeune traducteur en train d’allumer une cigarette après avoir dîné; et Portrait de jeune fille en costume d’amazone (1932), présentée lors de sa célèbre première exposition à la Galerie Pierre, deux ans plus tard. Une étude à l’huile sur carton de 1947 de la grande peinture majeure Le jeu de cartes (1948–50) met en scène deux jeunes filles vêtues à la mode de l’époque, mais dont le rendu géométriquement ordonné est typique de la peinture de la Renaissance.
Balthus fut nommé Directeur de l’Académie de France à Rome en 1961, et fit l’acquisition d’un château datant du Moyen-âge à côté de Viterbe, à une heure de route au nord de la ville, en 1970. Dans ses aquarelles produites pendant les années qui suivirent, il n’a cessé de représenter les ruines environnantes d’une tour de guet située sur une falaise abrupte surplombant un ravin richement boisé, ajustant sa palette au gré des saisons. Au cours des dix dernières années de sa vie, alors que sa santé fragile ne lui permettait plus de dessiner, il découvrit le Polaroid—un virage surprenant pour celui qui a gardé toute sa vie une distance avec la plupart des innovations techniques de son époque. A partir de ces polaroids, il commença à réaliser de nombreuses « esquisses » photographiques instantanées pour ses peintures, qui étaient souvent produites sur plusieurs années. A cette époque, son énergie artistique et son attention étaient largement portées sur Anna, son dernier modèle. Elle posa pour lui tous les mercredis durant huit ans, dans la même pièce avec le même rideau, la même chaise longue, la même fenêtre aux conditions de lumière changeantes, la même scène bucolique de montagne qui se profilait au loin; cette scène inscrite dans la durée fut le sujet de sa dernière peinture, Jeune fille à la mandoline (2000–01), inachevée à sa mort.
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 19h
L’artiste
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Balthus