Daniel Arsham — Animal Architecture
Exposition
Daniel Arsham
Animal Architecture
Passé : 20 mars → 7 mai 2010
L’œuvre de Daniel Arsham dépasse les frontières entre art, architecture et performance. Il a abordé ces disciplines aux côtés de Merce Cunningham, Hedi Slimane, Bob Wilson, et Jonah Bokaer. L’exposition explore une multitude de matériaux et de références à l’intérieur d’un cadre complexe, révélant les concepts qui sous-tendent son travail.
L’architecture traverse l’œuvre de Daniel Arsham dans un jeu permanent : environnements aux murs érodés et aux escaliers ne menant nulle part, paysages où la nature prend le pas sur des structures. Ses dessins de ruines au milieu d’une nature luxuriante et dominante révèlent la fascination de l’artiste pour les peintres classiques comme Nicolas Poussin et Hubert Robert. Cependant, les ruines qu’il décrit sont celles de bâtiments modernistes, inspirés de Mies van der Rohe et Le Corbusier.
Sa nouvelle série de dessins à la gouache sur mylar s’inspire et détourne les gravures de Gustave Doré et Albrecht Dürer notamment, en combinant des figures de différentes gravures en une seule image pour former une composition finale. « Les gravures me font penser à une certaine période. A travers l’introduction d’images n’appartenant pas à cette période ni à ce lieu, les représentations deviennent éternelles ». Il réinterprète ces gravures classiques de manière moderne par l’utilisation du pinceau. Les dessins représentent différents animaux : des kangourous, des hiboux et des ânes, regardant fixement ou interagissant avec le flottement des structures architecturales de formes et de tailles diverses. « Les animaux sont aussi perplexes qu’intrigués par ces objets et semblent être perdus dans la contemplation. Les animaux ont une relation unique avec l’architecture parce qu’elle ne leur est pas destinée. Lorsque nous sommes confrontés au rapport ambigu de l’animal au monde conçu par les hommes, nous sommes plus à même de nous interroger sur notre propre architecture.» — Daniel Arsham.
Parallèlement, l’artiste montre une nouvelle série de sculptures inédites qui reproduisent à échelle humaine les marionnettes-figurines rappelant notre enfance. Il crée des animaux grandeur nature « architecturés » qui s’effondrent et se reforment en quelques minutes. Leur chute puis leur élévation suggèrent un sentiment de peur, d’endurance et de tristesse. Les animaux sont reproduits sous forme de jouets et non à partir de modèles vivants éloignant encore un peu plus le travail d’Arsham de la nature.
La série « Pixel Clouds » révèle une fois de plus la fascination de Arsham pour l’architecture et la nature qui le conduit vers de nouveaux territoires. Partant de photographies digitales de nuages qu’il agrandit, il prélève et transfère les couleurs ainsi extraites sur des ballons peints à la main et assemblés pour former des nuages flottants. En étudiant comment les concepts du temps, de la nature et de la couleur s’articulent, Arsham propose une analyse différente de l’architecture qui nous entoure. Deux nouvelles sculptures cube sont également exposées telles des formes autonomes érodés distinctes de l’architecture elle-même.