Daniel Dewar & Grégory Gicquel — La Sève et la Vase
Exposition

Daniel Dewar & Grégory Gicquel
La Sève et la Vase
Dans 8 jours : 18 octobre → 22 novembre 2025
En cette rentrée d’automne 2025, le duo met en scène deux ambiances artistiques de prime abord très différentes dans les espaces des galeries Loevenbruck, rue Jacques-Callot, au cœur de Saint-Germain-des-Prés : au numéro 6, la galerie ouverte en 2010, et au numéro 12, l’espace inauguré en 2024, qui fut jadis celui de la Galerie surréaliste (1926-1928). Cette variété d’ambiances n’est qu’apparente : depuis leurs débuts, Dewar et Gicquel continuent d’explorer les mêmes thèmes et les mêmes motifs, remettant inexorablement le travail sur le métier — ou plus exactement, les travaux sur les métiers.
Au numéro 6, au sol métallisé réfléchissant la lumière de la verrière et de sa grande baie sur la rue, Dewar et Gicquel transforment un espace de loft contemporain en un aquarium poétique, dans lequel des lés de soie chatoyante, sensibles au moindre souffle de vent, font onduler les nénuphars et renoncules aquatiques au-dessus d’un étrange rocher en marbre rose du Portugal, mi-mollusque, mi-mammifère. Invité à entrer depuis la façade vitrée, le passant s’introduit dans l’aquarium et en devient ainsi le pensionnaire incongru, dans le sillage d’une carpe fuyante. Dans cet environnement luxueux de marbre et de soie peinte, l’art pour l’art s’ébat sans contrainte.
Au numéro 12, derrière les rideaux de façade qui dissimulent un espace parqueté, Dewar et Gicquel proposent un intérieur composé de pièces de mobilier, de panneaux muraux en bois sculpté et d’une tenture formée d’assemblages de broderies.
Le visiteur qui s’aventure dans ce qui est redevenu le « boudoir intimiste » qu’était la Galerie surréaliste — selon l’expression de l’un des concepteurs de la rénovation récente — s’aperçoit bien vite que le duo y a placé des vessies qui sont des lanternes résolument allumées : les panneaux muraux exaltent au couteau les motifs de la vie très ordinaire (tarte aux pommes, flûte à bec, pull tricoté maison) ; le buffet est déjà garni et les bancs sont envahis d’escargots ; la tenture mille-fleurs est un extrait de catalogue de plantes et d’insectes communs, voire « nuisibles », élevés ici en majesté. Dans cette joyeuse étrangeté, l’art décoratif secoue ses chaînes.
Véronique Wiesinger, extrait de « Daniel Dewar et Grégory Gicquel : la sculpture comme art de vivre ? », in Journal des expositions, Daniel Dewar & Grégory Gicquel, La Sève et la Vase, Paris, Éditions Loevenbruck, 2025.
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 19h
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