DeWain Valentine

Exposition

Installations, sculpture

DeWain Valentine

Passé : 26 avril → 7 juin 2014

Dewain valentine grid DeWain Valentine — Galerie Almine Rech Fragments de ciel, nuages et orages compactes saisis dans leurs variations de lumière, les sculptures monolithiques en résine de l’... 3 - Bravo Critique

La galerie Almine Rech présente une exposition de peintures et sculptures de l’artiste californien DeWain Valentine (1936). Il s’agit de la première exposition individuelle de l’artiste à la galerie, et de la seconde en Europe. DeWain Valentine est un représentant de l’un des courants les plus importants de la création artistique à Los Angeles, un courant qui s’est développé au milieu des années 1960, souvent appelé « Light and Space » (en parallèle et, parfois, en opposition, au minimalisme new-yorkais).

L’histoire ne se constitue pas d’une suite ininterrompue de dates qui couvrent tout événement significatif ayant eu lieu à un moment donné : il y a bien des trous et bien des lacunes dans la manière dont on écrit l’histoire. De la moitié des années 1940 jusque dans les années 1970, la critique a tourné son attention vers ce qui se passait à et autour de New York : quelques décennies plus tard, on a redécouvert l’existence d’autres centres de créativité et d’expérimentation tout aussi importants que New York, mais qui étaient passés inaperçus dans l’histoire de l’art officielle. Les pôles artistiques ont presque toujours eu un impact sur notre manière de considérer et d’évaluer l’art : au XVIIIe siècle, c’était Rome ; du XIXe siècle aux années 1930, c’était Paris ; de la Seconde Guerre mondiale aux années 1970, c’était New York.

Aujourd’hui, heureusement, la situation est plus complexe, plus riche et plus proche de la réalité — qui n’a d’ailleurs jamais suivi un modèle linéaire. D’importants musées de la côte Est des États-Unis, comme le MoMA, prêtent une attention accrue à la scène artistique de Los Angeles et à son approche vernaculaire du modernisme. Le MoMA a récemment fait l’acquisition d’une sculpture majeure de DeWain Valentine (« Triple Disk Red Metal Flake — Black Edge », 1966) et il est à noter qu’une pièce sœur de cette sculpture — « Double Yellow Disk — Red Edge », 1966 — est aujourd’hui présentée à la galerie Almine Rech.

L’abîme traditionnel qui sépare les côtes Est et Ouest des Etats-Unis a fait place à l’ouverture d’un dialogue plus fluide entre l’une et l’autre. Ainsi, des œuvres de minimalistes new-yorkais comme Judd, Flavin ou Jo Baer sont exposées, au MoMA à nouveau, dans le cadre d’une exposition sur les artistes « Light and Space » de Los Angeles, comme DeWain Valentine, Craig Kauffman ou John McCracken (dont des œuvres ont été présentées à la galerie Almine Rech dès 1991).

On peut envisager l’exposition consacrée à DeWain Valentine à la galerie Almine Rech en fonction de ce nouveau contexte historique. Elle constitue une nouvelle étape dans l’ambitieuse réévaluation de cet important mouvement artistique qui s’est développé à Los Angeles dans les années 1960, et du rôle que Valentine y a joué jusqu’à aujourd’hui.

L’exposition présente un aperçu global de la carrière de Valentine. Elle offre au public une occasion unique de découvrir une œuvre d’une remarquable virtuosité technique, centrée sur la perception du spectateur.

L’œuvre de Valentine, qui s’étend sur plusieurs décennies et repose sur une diversité de techniques et de fascinants médiums à base de plastique (celui-ci n’étant traditionnellement pas utilisé dans la sculpture moderniste), a toujours incarné une esthétique unique, typique de la Californie du Sud. On en connaît surtout les grandes sculptures translucides en résine dans des formes géométriques d’apparence assez simple, mais qui néanmoins se distinguent nettement des grilles et des cubes minimalistes. Succinctement, des artistes comme Judd et LeWitt recherchaient une perfection mécanique et avaient un penchant particulier pour la mathématique (ou la combinatoire). Valentine, à l’opposé, s’intéresse beaucoup plus à la physique qu’aux mathématiques : il souhaite donner à ses sculptures un lustre parfait, une « finition » absolument lisse (demandant des semaines et des mois d’intenses efforts physiques). Diverses caractéristiques le lient au mouvement « Light and Space » des années 1960 et 1970 : un intérêt pour la transparence, ou, plus précisément, la translucidité des volumes qu’il traite; l’utilisation de matériaux et de procédés industriels ; l’accent mis sur les qualités de la couleur prismatique ; un penchant pour le jeu sur la perception du spectateur et pour l’interaction de ce dernier avec l’œuvre. D’une manière générale, le trait principal de l’art de Valentine (et de sa personnalité) est son attachement inconditionnel à une esthétique qui repose sur une joie visuelle et tactile pure, et à une célébration sensuelle et optimiste de la vie au grand air dans la Californie des années 1960.

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64, rue de Turenne

75003 Paris

T. 01 45 83 71 90 — F. 01 45 70 91 30

Site officiel

Saint-Sébastien – Froissart

Horaires

Du mardi au samedi de 11h à 19h

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