DeWain Valentine — Galerie Almine Rech
Fragments de ciel, nuages et orages compactes saisis dans leurs variations de lumière, les sculptures monolithiques en résine de l’Américain DeWain Valentine font renaître entre les murs de la galerie Almine Rech le mouvement artistique « Light and Space », né à Los Angeles dans les années 1960 et le placent sous de très bons augures.
« DeWain Valentine », Galerie Almine Rech du 26 avril au 7 juin 2014. En savoir plus Light and Space, littéralement, la lumière et l’espace, DeWain Valentine les rend physiquement présents. Ces éléments sont transcrits formellement, avec toute la force et la volonté d’un artiste qui aurait rêvé découper des morceaux de ciel et d’atmosphère. Si les formes, géométriques et dont les arêtes nettes et tranchantes ne rappellent ni nuage ni ciel, la matérialité et les couleurs empruntées, elles, en sont une parfaite évocation ; image sensible et concrète et source de fantasme de l’univers en un bloc saisi. Opaques en même temps qu’ajourées, ses sculptures évoquent tantôt des diamants dont les facettes empêcheraient une lecture simple (Column Gray, 1975), tantôt des lentilles, verres de contact ou appareils optiques qui viendraient faire effet de loupe sur le réel (Small Circle, 1971).Chez DeWain Valentine, les œuvres sont des prismes qui rappellent combien les phénomènes de la nature échappent à l’œil humain. Son travail n’est d’ailleurs pas sans rappeler les avancées scientifiques de Newton au XVIIIème siècle menées au travers des prismes optiques, ces blocs de verre qui permettaient d’étudier la façon dont la lumière se réfléchissait, se dispersait ou se réfractait. Dans ce parcours, le regard sera lui aussi affolé, à l’affût de transparence et de vision pure, là où il ne trouvera parfois que duplicité et même impossibilité de percer la matière. DeWain Valentine nous place ainsi à genoux face à une peur d’enfant. Et si je ferme les yeux, le monde disparaît-il avec le noir qui s’inscrit sous mes paupières ?