Exposition d’inauguration de l’espace Marais

Exposition

Dessin, installations, nouveaux médias, peinture...

Exposition d’inauguration de l’espace Marais

Passé : 13 mai → 30 juillet 2011

La Galerie Suzanne Tarasieve inaugure son second espace au 7 rue Pastourelle dans Le Marais. Cette première exposition présente les œuvres de Delphine Balley, Nick Cave, Angelika Markul, Eddie Martinez, Robert & Shana ParkeHarrison, Pierre Schwerzmann.

Delphine Balley

Delphine Balley est à la charnière des pratiques plasticiennes et photographiques. Album de famille est une série composée de photographies anciennes et inédites, ainsi que dʼobjets « tirés » des images produites par lʼartiste. L’ensemble des photographies est un développement visuel et narratif d’une histoire dont le point de départ est fictionnel : 2002, Saint-Laurent-en-Royans, Delphine Balley meurt de mort violente. Depuis 2002, Delphine Balley poursuit cette série consacrée à sa propre famille. Derrière la banalité du titre et de ce qu’il évoque, se construit un univers où le cliché (le mariage, l’anniversaire, le repas) ne peut lutter contre la fantasmagorie qui émane des photographies de l’artiste. Chaque image de Delphine Balley a ce potentiel d’étrangeté qui crée un trouble, donc un début d’histoire. Album de famille est donc une confusion entre fiction et réalité dont le trouble est accentué par l’exposition, en plus des photographies de quelques-uns des objets inventés par Delphine Balley.

Nick Cave

Lʼartiste a étudié les arts du textile à la Cranbrook Academy of Art. Aujourdʼhui il est professeur agrégé et Président du département de mode au Art Institute of Chicago. Nick Cave est un sculpteur, danseur et artiste performer. Il est connu pour ses Soundsuits exposés, à la Galerie Suzanne Tarasieve, pour la première fois en France. Ces sculptures extravagantes, colorées et lumineuses, dont le nom vient du bruit des cliquetis du premier prototype, ont été rassemblées pour présenter lʼensemble de son travail dans une exposition itinérante qui a débuté en Mars à San Francisco au Yerba Buena Art Center. Nick Cave a fait partie de lʼexposition collective 30 Americans organisée par la Rubell Family Collection / Contemporary Arts Foundation. Ses œuvres sont décrites comme un croisement entre le carnaval, une cérémonie africaine et de la haute couture. Dans une explosion de couleurs et de textures, Cave sʼappuie sur sa connaissance approfondie de nombreuses disciplines (arts textiles, design de mode et danse), pour créer de puissantes combinaisons sculpturales et des tableaux insolites dʼobjets trouvés. Les Soundsuits sont réalisés avec des matériaux tels que des boutons, des onglets en plastique, des perles, des maniques, des fleurs métalliques, des brindilles, des toupies et des cheveux humains. Certains possèdent des coiffures lourdes composées de fleurs en céramiques, dʼoiseaux, ou de lapins. Ils sont conçus pour permettre une expérience sensorielle complète. Lʼune des caractéristiques de la création de Nick Cave est de pousser son art au-delà des limites de la galerie dʼexposition. Il crée ainsi un flou entre les frontières de lʼart visuel et de la performance. La danse nous fait alors oublier lʼobjet et celui qui lʼanime (le danseur) pour laisser place au son et au mouvement.

Angelika Markul

Angelika Markul, ancienne élève de Christian Boltanski, a su occuper des espaces tels que le Théâtre de Chaillot, le MAC/VAL, le Centre dʼArt Contemporain de Torun en Pologne : en fonction du lieu ou du projet confié, lʼartiste sait recréer son univers par le choix des matières, des lumières, et de la mise en espace de son travail. Migration(s) est une installation avec laquelle Angelika Markul trace les vies multiples du plastique, sa matière fétiche, tout en réaffirmant les fondements de sa création nourrie de répétition, de reprise et de récupération. En recyclant le plastique noir utilisé précédemment dans Monte Negro (Installation, 2011, Les nuits Parisiennes, Atrium de lʼespace culturel Louis Vuitton), lʼartiste met en scène la fin du périple de la matière qui de lʼétat de surabondance transite vers lʼenfermement ou la mort. Encastré dans de lourds caissons en verre, ce plastique agricole quʼAngelika Markul contemplait enfant dans la campagne polonaise, le même quʼelle laissait proliférer chez Louis Vuitton, paraît à présent coincé à vie, étouffant dans un environnement stérile et sans accès. Entre lʼexubérance et lʼisolement, entre lʼapaisement et lʼanxiété, Migration(s) propose un voyage obsessionnel concernant davantage lʼartiste que la matière. Résolue à faire subir au plastique noir des réincarnations infinies, Angelika Markul offre au spectateur une immersion dans son processus créatif et les multiples migrations à lʼintérieur de sa mémoire. Angelika Markul traduit avec peu de moyens et un sens aigu de lʼoccupation de lʼespace des sentiments complexes : anxiété, érotisme, deuil, renaissance, déchirure, libération. Les installations de lʼartiste révèlent un dispositif scénographique et narratif.

Eddie Martinez

Eddie Martinez a brièvement fréquenté l’école d’art à Boston mais a passé plus de temps dans les rues à dessiner sur les murs. Lʼartiste possède les dons exceptionnels du peintre et du dessinateur quʼil combine avec exubérance. Dans une composition riche et étonnante, avec un style très personnel, il mélange hasard et technique. Eddie Martinez cherche à capturer la nature chaotique de la vie dans sa peinture. Il joue avec la profondeur de lʼespace et nous met au défie de discerner avec précision les différents éléments représentés. Portraits, nature morte, paysages… Il nous livre un océan dʼinformations dans lequel il navigue avec talent. Ce carambolage de formes reflète son obsession de saisir sur la toile lʼéphémère de la vie quotidienne : conversations, idées, pensées. Cet ensemble, qui donne cette spontanéité et cette fraicheur à ses œuvres, retrace une iconographie personnelle qui évolue et se développe dʼune série à une autre. Comme dans lʼœuvre de A. Gorky ou W. De Kooning, lʼidée est de garder une forme plate tout en donnant lʼidée de volume.

Robert & Shana ParkeHarrison

Robert & Shana ParkeHarrison travaillent et exposent depuis près de vingt ans. Ces artistes produisent des images à qualité narrative : il sʼagit de représentations imaginaires de lʼhomme et de la nature. Une mise en scène absurde dénonce un monde où la nature est domestiquée, contrôlée, et détruite : mondes fabriqués dʼétranges nuages flottant, de machines insensées,… Ce travail explore avec poésie lʼinfluence de la technologie dans lʼexistence de lʼhomme et de son environnement. Ces photographies combinent et juxtaposent un monde passé et un monde moderne. Architectʼs Brother, série produite entre 1993 et 2005, est analysée comme lʼune de leur réalisation les plus aboutie. Chaque détail est méticuleusement travaillé pour former un tout dʼune extrême cohérence. Robert ParkeHarrison explique « Dans mon costume noir, je cherche à représenter lʼarchétype de lʼhomme moderne. Dans mes images, jʼincarne à la fois un inventeur, un scientifique, un gardien et un idiot ».

Pierre Schwerzmann

Le travail de Pierre Schwerzmann témoigne dʼune recherche sur les éléments simples du tableau (châssis, toile, format) et sur les multiples déclinaisons des possibilités formelles de la peinture (…). En travaillant sur la relation spatiale de la peinture et du support, Schwerzmann interroge la planéité du tableau et lʼillusionnisme du champ pictural. Lʼaccrochage des œuvres — pensé en terme de circulation — prend en considération lʼespace du lieu et détermine une lecture plurielle (…). Les différentes recherches sur lʼillusionnisme et la planéité de la toile, le déni de toute subjectivité en privilégiant des couleurs neutres appliquées de façon mécanique, lʼambiguïté du statut de lʼœuvre (objet ou tableau) constituent autant dʼexercices formels qui ne sont pas sans rappeler certaines préoccupations propres à lʼart minimal pour en dégager lʼiconographie ou qui transforme ce style en objet consommable en lʼinsérant dans une décoration simulée, Schwerzmann utilise le vocabulaire plastique de lʼart minimal comme un simple outil de travail permettant de générer des opérations artistiques.

Si le travail de Schwerzmann part dʼune réflexion apparentée à lʼart minimal, son aboutissement propose un résultat inverse : contrairement à lʼobjet minimal qui se définit par une présence insignifiante — ainsi « lʼobjet spécifique » de Donald Judd qui possède la qualité de ne rien dire, dʼêtre insignifiant — lʼœuvre de Schwerzmann donne à voir des peintures-objets qui ne sont jamais là pour elles-mêmes, puisquʼelles se caractérisent par leur transitivité.

Extraits du texte de Marc-Olivier Wahler, rédigé dans le cadre de lʼexposition personnelle de lʼartiste au Musée Cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, du 18 juillet au 1 Novembre 1992.

Galerie Suzanne Tarasieve, Marais Galerie
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7, rue Pastourelle

75003 Paris

T. 01 42 71 76 54

Site officiel

Arts et Métiers
Filles du Calvaire
Saint-Sébastien – Froissart

Horaires

Du mardi au samedi de 11h à 19h

Abo original

Les artistes

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  • Pierre Schwerzmann
  • Eddie Martinez
  • Delphine Balley
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  • Robert & Shana ParkeHarrison