Forming the Loss in Darkness — curated by Jo-ey Tang
Exposition
Forming the Loss in Darkness
curated by Jo-ey Tang
Passé : 22 juin → 24 juillet 2013
Forming the Loss in Darkness à la galerie Praz-Delavallade Présentée à la galerie Praz-Delavallade jusqu'au 24 juillet, l'exposition collective Forming the Loss in Darkness n'est pas un homm... CritiqueCeci n’est pas un hommage.
Dans Beautiful People (1988), film muet en super 8 de David Wojnarowicz1, le noir et blanc passe en couleur au moment précis où le principal et unique personnage, travesti diurne joué par Jesse Hultberg, entre en contact avec l’eau d’un lac au nord de l’Etat de New York, en ce qui semble être une tentative de suicide. Exaltation et mort, nouées et concentrées en un instant singulier et sensible, déplacent notre état de conscience antérieur. Que regardions-nous quand nous le voyions se réveiller, se maquiller, héler un taxi et s’évader vers une forêt loin de New York ? Qu’emportait-il dans sa boîte en plastique hormis ce cadre aux squelettes siamois ?
Suivant ce chemin qui mène du sommeil à la mort, neuf artistes présentent des mises-en-scène alternatives de ce film rarement projeté. Le titre de l’exposition « Forming the Loss in Darkness » fait référence au chapitre intitulé « Losing the Form in Darkness » du livre de Wojnarowicz Au bord du gouffre. Mémoires d’une désintégration (1991). S’inspirant de l’histoire ordinaire de l’artiste, des messages sur répondeur percent le silence de l’exposition sous forme de textes et d’enregistrements.
Chaque œuvre révèle un territoire différent du film de Wojnarowicz, s’efforçant surtout de donner forme à cette chose si fugitive qu’est la perte. Essentiellement abstraites et soucieuses de l’histoire de la matière comme forme de récit, elles incarnent un sens de la vie, du destin, de la nécessité — un destin avec l’intuition d’une erreur possible, mais d’une nécessité pourtant.
Espérons-le.
1 Figure majeure de la scène artistique de l’East Village dans le New York des années 1980, David Wojnarowicz (1954-1992) est connu pour ses nombreux ouvrages de fiction et ses mémoires, ainsi que pour son travail artistique couvrant la plupart des médiums, dont la peinture, la photographie, l’installation, la sculpture, le cinéma et la performance. De 1970 à 1973, Wojnarowicz vécut comme prostitué dans les rues de New York. Avec Jesse Hultberg et Brian Butterick, il forma en 1980 le groupe 3 Teens Kill 4. Leur premier concert eut lieu à la fête du personnel de Danceteria, où travaillaient Wojnarowicz et Hultberg lorsqu’ils se rencontrèrent. Après avoir été diagnostiqué séropositif à la fin des années 1980, Wojnarowicz se lança dans un combat très médiatisé sur la recherche médicale et ses financements, sur la censure en art et sur l’homophobie sanctionnée par le politique, réalisant un art profondément engagé alors même qu’il devenait la cible des conservateurs américains. Dans les années 1990, il demanda et obtint une injonction contre Donald Wildmon et l’American Family Association pour le détournement de son travail en violation de la Loi sur les droits d’auteurs des artistes new-yorkais. Il mourut en 1992 à l’âge de 37 ans de complications liées au sida. Wojnarowicz a fait l’objet de deux rétrospectives, la première organisée en 1990 par Barry Blinderman dans les galeries de l’Université d’Etat de l’Illinois, la seconde en 1999 par Dan Cameron au New Museum (New York).
Les artistes
- Thomas Fougeirol
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Marlie Mul
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David Wojnarowicz
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Elaine Cameron Weir
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Ben Schumacher
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Jesse Hultberg
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Wayne Koestenbaum
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Carlos Reyes
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Jo Ey Tang
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Donald Urquhart