Franck Scurti — More is Less
Exposition
Franck Scurti
More is Less
Passé : 20 février → 12 mai 2019
Avec ce projet inédit, Franck Scurti prolonge sa promenade dans l’histoire de l’art et les signes du quotidien. Après avoir abordé la crise sociale et économique dans un ensemble de sculptures faisant référence aux Mangeurs de Pomme de Terre de Van Gogh (The Potatoes Eaters, 2018), créé un remake avec des déchets du célèbre Cri D’Edvard Munch (Le Cri, 2011), l’artiste revisite ici le Christ Jaune de Paul Gauguin. Si ces figures intéressent Franck Scurti c’est que, de leurs temps, elles s’évertuèrent à remplacer la froideur positiviste de l’impressionnisme par un humanisme nouveau. Transition que l’artiste trouve salutaire et active dans le contexte actuel.
L’environnement qu’il a produit pour le « Païpe », se conçoit aussi comme un tableau en trois dimensions que le visiteur est invité à arpenter. Il s’organise autour d’un pied de chaise retourné à 90°, aux allures christique. Au sol, sa carcasse démembrée produit une onde de choc qui se répercute sur la totalité de l’espace. Le mur du fond, courbe, sera entièrement tapissé d’un motif sérigraphié produit à partir d’un sac à baguette de pain que l’artiste a trouvé. Ce pattern éminemment connoté — la multiplication des pains — s’estompera progressivement jusqu’à sa quasi disparition.
Alors que le Christ Jaune de Gauguin lui avait été inspiré en 1889 par une sculpture en bois polychrome du XVIIIe siècle de facture populaire qui se trouve dans la nef de la petite chapelle de Trémalo (aux alentours de Pont-Aven), les œuvres de Franck Scurti sont le fruit d’un travail d’atelier. Elles sont créées à partir de matériaux et de formes trouvées, des choses dépourvues de valeurs, et réévaluées au gré de leurs apparitions.
Bien que très différentes, on remarquera que les mêmes ambiguïtés règnent entre les deux œuvres. Ambiguïté entre le monde réel et le monde imaginaire, entre un symbole universel et des signes du quotidien, entre des emblèmes régionaux (les « Bretons » chez Gauguin) ou nationaux (le pain).
« More is Less ne portera aucun jugement de valeurs sur la perte du sens religieux au profit d’une culture de consommation, la multiplication des pains jusqu’à leur disparition par la reproduction technique suggérera plutôt que les modèles économiques construits sur la consommation de masse aboutissent immanquablement à l’appauvrissement collectif. »
Commissaire : Claire Moulène
Franck Scurti est né en 1965 à Lyon. Il vit et travaille à Paris.
Les œuvres de Franck Scurti, souvent dérivées de notre univers quotidien et domestique mais aussi de l’espace urbain, font partie de ce qu’il appelle des « éléments déjà socialisés ». La réinterprétation consiste en des recompositions et en des décalages. Le spectateur plonge dans un monde connu mais soumis aux pas de côté de l’artiste, qu’il doit donc re-décoder.
Il a présenté son travail dans le cadre d’expositions personnelles au Palais de Tokyo (2002), au Magasin, Centre national d’art contemporain à Grenoble (2007), au Creux de l’Enfer à Thiers (2009), au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg (2011), au Mamco à Genève (2014), au CCC de Tours (2018). Il est représenté par la Galerie Michel Rein (Paris/Bruxelles).
Horaires
Tous les jours sauf le mardi de midi à minuit
Fermé le mardi
Tarifs
Plein tarif 12 € — Tarif réduit 9 €
Gratuité pour les visiteurs de moins de 18 ans, les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires des minimas sociaux…
Programme de ce lieu
L’artiste
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Franck Scurti