Giulia Andreani — Peinture froide
Exposition
Giulia Andreani
Peinture froide
Dans 3 mois : 6 mars → 12 juillet 2026
Le macLYON invite Giulia Andreani pour une exposition monographique retraçant plus d’une décennie de sa pratique artistique, tout en révélant l’évolution de sa peinture. Intitulée Peinture froide, l’exposition explore la représentation des pouvoirs au XXe siècle, qu’il s’agisse de guerres, d’art, de l’histoire officielle ou de celle des marges.
Férue d’histoire, l’artiste-peintre Giulia Andreani redonne une forte présence à la peinture figurative sur la scène artistique française. Son œuvre retrace les récits de l’Histoire et les luttes du 20e siècle, qu’elle réinterprète à travers des figures politiques, féministes et marginales. Ses peintures font émerger les traces du passé et soulignent leur résonance avec les enjeux sociétaux et politiques actuels.
Articulée autour de trois chapitres, l’exposition aborde successivement la fascination de l’artiste pour la « Grande Histoire », qui s’affirme par le pouvoir et la domination, la « Petite Histoire », qui fait ressurgir les figures oubliées et leur rôle social majeur, ainsi que l’inscription de la mémoire collective dans l’histoire de l’art. Giulia Andreani porte un regard critique et personnel sur les hiérarchies et sur le rôle que les figures historiques et les artistes occupent dans la société.
Réunissant plus d’une cinquantaine d’œuvres, des peintures et des aquarelles de formats variés, et dans une scénographie conçue spécialement pour l’exposition, Peinture froide évoque les sujets engagés chers à l’artiste mais aussi l’humour, souvent ironique, qui infuse dans ses œuvres. Une peinture monumentale inédite incarne l’aboutissement de ses recherches menées pour l’exposition et confirme la place désormais incontournable de Giulia Andreani parmi les artistes majeur·es de sa génération.
Le titre de l’exposition fait écho aux interrogations de l’artiste sur la manière dont les contextes politiques influencent la peinture, notamment celui de la guerre froide (1947-1991), période historique que Giulia Andreani étudie avec intérêt.
« Je me sens très concernée par ce qui se passe autour de moi et je réagis beaucoup à chaud, ma peinture s’inscrit dans une urgence extrêmement actuelle. Malgré la lenteur de l’exécution et une apparence très lisse, je fais une peinture d’énervée. »
Giulia Andreani (née en 1985 à Mestre, Italie) est diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Venise en 2008. Elle s’installe à Paris, où elle étudie l’histoire de l’art contemporain à l’Université de la Sorbonne et rédige un mémoire sur l’École de Leipzig, sujet de prédilection pour l’artiste. En 2017, elle est pensionnaire à la Villa Médicis, l’Académie de France à Rome, où elle réside pendant un an. Elle est nommée pour le Prix Marcel Duchamp en 2022. Artiste chercheuse, Giulia Andreani explore les lacunes de la mémoire collective en redonnant de la visibilité aux figures oubliées et marginalisées. Elle réalise un travail de recherche méthodique et approfondi à partir d’archives, de photographies, de textes, de documents historiques, de lettres et d’arrêts sur image de films, qu’elle étudie méticuleusement et réinterprète dans des compositions picturales.
Ses œuvres s’inspirent de fragments d’histoire tombés dans l’oubli et ravivent la mémoire de celles et ceux dont les visages ont été effacés. Avec une grande liberté, Giulia Andreani se réapproprie des images qui ont marquées l’histoire afin de réinventer de nouvelles narrations et interprétations possibles. Il y a une forme de résistance et de revendication dans ses œuvres, qui montre son appréhension de la peinture par l’engagement. Giulia Andreani interroge les représentations symboliques du pouvoir — politique, religieux, militaire ou social — à travers des figures, des images ou des scènes narratives qui incarnent l’autorité établie, et dont l’artiste n’hésite pas à briser la légitimité.
« Contrairement à Gerhard Richter qui a déclaré vouloir faire de la photographie avec de la peinture, je revendique la volonté de faire de la peinture avec de la photographie. »
La singularité de la peinture de Giulia Andreani réside dans son choix affirmé de n’utiliser qu’une seule gamme chromatique, le gris de Payne. Développé par l’aquarelliste anglais William Payne au XVIIIe siècle, le gris de Payne est une couleur qui accentue les effets de clair-obscur ainsi que les jeux d’ombres et de lumière.
Giulia Andreani est représentée par la Galerie Max Hetzler (Berlin / Londres / Paris / Marfa).