Group Show — Archipel — Archipelago

Exposition

Dessin, installations, peinture, techniques mixtes

Group Show
Archipel — Archipelago

Passé : 6 juillet → 1 septembre 2012

Archipel invite à un périple entre sept univers distincts : voyage entre les terres arides de Lyndi Sales et les paysages mentaux de Maria Loizidou, avec escale sur les terrains contemplatifs de Lee Jin Woo, déambulations dans les microcosmes du quotidien de Yoon Ji-Eun, observations botaniques des cactus domestiqués de Didier Boussarie et des fleurs aux personnalités fortes d’Hélène Schmitz, et pour terminer, un plongeon dans l’univers rêvé de Catherine Maria Chapel.

Didier Bousarie

C’est un regard pertinent, tendre et parfois humoristique qui traverse l’œuvre de Didier Boussarie, fin observateur de ce qui respire, palpite, se transforme. L’artiste nous livre un compte rendu de vie, une leçon de perception des plus raffinée.

Les motifs peuvent varier — cactées, primates — mais le sujet véritable est un désir de voir, de comprendre, de sentir, de caresser du regard afin de retenir, ne serait-ce qu’un instant, l’insaisissable.

Catherine Maria Chapel

Les œuvres de Catherine Maria Chapel évoquent un voyage dans l’inconscient, un rêve éveillé. Ses dessins et collages sont des réminiscences poétiques, des fragments de beauté juxtaposés… Le visage bleu d’une jeune fille sur lequel s’est posé un papillon ; une silhouette de jeune homme s’étirant sur un fond de lumière intense.

L’artiste transpose à présent ses explorations sensorielles en trois dimensions : dans une nacelle de tissu suspendue dans le vide, flottent les secrets du cœur d’un homme. Apparitions, suggestions, les registres divers se croisent — le songe d’une nuit d’été n’est peut-être pas loin.

Lee Jin Woo

Peinture, relief ou plutôt peinture-relief, les tableaux tridimensionnels de Lee Jin-woo invitent à la contemplation. Ils sont nés d’un labeur invisible et titanesque. De nombreuses couches de papier traditionnel coréen, le Hanji, sont superposées afin de constituer des strates sur lesquelles l’artiste intervient en peignant, en enterrant la matière (charbon de bois, terre, pigments) et en brossant. Une écorce au relief plus au moins prononcé se forme, permettant de travailler en surface ou d’aller explorer et dévoiler des éléments laissés dans la masse des feuilles diaphanes. Ces œuvres, à la profondeur et à la transparence réelle, sont particulièrement sensibles aux variations de la lumière, défiant sans cesse la perception.

Maria Loizidou

Inspiré des paysages imaginaires figurant à l’arrière-plan des peintures de Léonardo da Vinci, la série de dessins Mémoscapes de Maria Loizidou recherche la trace, l’empreinte du vécu sur la mémoire. Sur des fonds pastel recouverts d’un motif géométrique suggérant l’infini, de fins traits au crayon forment des volumes puissants. Ici, des personnages dynamiques semblent entrainés dans des mouvements et des actions par une sorte de pesanteur ou autre force déterminante : objets et formes, fragments de villes ou de paysages se confrontent ou fusionnent avec les corps. Une impression de grande concentration s’en dégage — les figures évoluent dans leur monde, dans la réalité constituée du bagage de chacun. Acteurs dans une chorégraphie existentielle dont ils ne déterminent que partiellement les mouvements. Ainsi l’artiste visite ce paysage inconnu qui est la mémoire de chaque être.

Jusqu’au 29 septembre 2012, une installation de dessins et de vidéo de Maria Loizidou est présentée dans l’exposition collective Mapping Cyprus: Contemporary Views, aux Bozart de Bruxelles.

Lyndi Sales

L’artiste utilise des modèles et des structures provenant de la nature — l’inspiration pouvant être l’infiniment petit comme l’immensité de l’espace. Son diptyque présenté dans l’exposition Archipel se base sur des vues aériennes contemporaines et des cartes anciennes d’une région désertique des Emirats. Lyndi Sales a découpé au laser un motif ondulant aux bords calcinés qui évoque les dunes de sable et la chaleur exceptionnelle du lieu. Le puzzle complexe des structures mouvantes du sable se superpose au dessin fragile de la carte exprimant indirectement les rapports de force entre l’homme et la nature.

Helene Schmitz

Pour la série Blow up, Hélène Schmitz a fait le portrait de plantes à différents stades de leur évolution. Bourgeons, fleurs et feuilles fanées ont étés isolés, installés sous la lumière de l’atelier, photographiés sur fond coloré. Ainsi sorties de leur contexte, les plantes acquièrent une beauté éclatante, surréelle, presque artificielle. Ces portraits sont ceux des membres d’une famille aux caractères bien affirmés. Hélène Schmitz révèle ici un autre aspect de la nature, loin de l’image fragile et bucolique que nous pouvons souvent nous en faire. Voluptueuses, visqueuses, velues, s’enroulant sur elles-mêmes ou éclatant, palpitant, Blow up livre une vision quasi-humaine des croissances que nous pensions connaitre.

Yoon Ji-Eun

Yoon Ji-Eun dessine sur du bois stratifié, qu’elle creuse, grave, et assemble avec d’autres volumes en bois afin de créer des paysages aux perspectives multiples. Dans la topographie ainsi élaborée, l’artiste révèle les contours de majestueuses montagnes, de rivières et de lacs tracés par les veines et les teintes du bois. Ces microcosmes oniriques sont peuplés de petits personnages solitaires, parfois sans visage, qui semblent s’oublier, absorbés par leurs tâches quotidiennes, endormis, méditant. Alors que les strates du bois suggèrent le temps qui passe, ces personnages semblent intemporels. Ils rappellent les scènes de vie quotidienne de Bruegel l’Ancien, leur tendre poésie, l’aspect méditatif de la banalité des actions représentées. Les figures évoluent parfois en ronde, suivant les chemins des cernes du bois, accentuant encore cette idée de cycle éternellement recommencé. Cycle de la journée, de la vie, de l’Histoire.

Mardi à samedi de 12h à 19h — La Galerie sera fermée du 29 juillet au 27 août

Galerie Maria Lund Galerie
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48, rue de Turenne

75003 Paris

T. 01 42 76 00 33 — F. 01 42 76 00 10

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