How can we remember what can not be seen…
Exposition
How can we remember what can not be seen…
Passé : 5 juillet → 25 septembre 2016
La Galerie Laure Roynette présente une exposition collective, « How can we remember what can not be seen… » mettant en dialogue le travail de 3 artistes : Anathasios Zagorisios, Marion Davout, et Régis Crozat.
La Galerie Laure Roynette remercie Pauline Simons d’avoir favorisé la rencontre avec Athanasios Zagorisios, finaliste du prix HYAM (Hydra for Artists of the Mediterranean). En 2014, HYAM, avec la fondation Jean-Luc Lagardère a crée ce prix pour les artistes de la Méditerranée. L’exposition des finalistes de 2014 a été présentée chez Art Curial.
L’œuvre conceptuelle d’Athanasios Zagorisios repose sur l’esthétique de l’éphémère. Elle démontre qu’une toute petite variation dans la nature peut en générer une autre. Celle de Marion Davout invoque la représentation du souvenir, dans le prisme d’un miroir idéalisé du réel. L’œuvre de Régis Crozat trouve sa source dans le thème de la ruine, dans l’idée de conservation de la mémoire.
Le thème de cette exposition questionne la permanence et l’existence-même de notre mémoire des choses qui ne peuvent pas être perçues par nos recepteurs sensoriels. Il est à rapprocher de la notion d’inframince, une différence imperceptible entre deux phénomènes.
Dans son De l’inframince : brève histoire de l’imperceptible, de Marcel Duchamp à nos jours , Thierry Davila s’appuie sur les écrits de François Jullien pour proposer une définition de l’inframince, dont la forme existe à travers de subtils écarts et d’infimes differences. C’est «une façon discrète d’opérer des transformations, lentes et silencieuses, mais qui ne manquent pas de puissance pour changer la perception. En condamnant le spectateur à une lenteur et à un réapprentissage du regard, les œuvres presque invisibles remettent en question la logique des sens pour « ouvrir le sensible à un devenir labile et subtil par la détermination d’un seuil de perceptibilité qui est aussi un seuil possible de disparition du donné ».
Selon Duchamp, l’inframince est le délai qui sépare, dans un tir de force «le bruit de détonation d’un fusil (très proche) et l’apparition de la marque de la balle sur la cible.» « Comment produire des intensités par soustraction ? » voici la question que s’est posée Davila, soulignant que Marcel Duchamp a su à travers ce concept de l’inframince, «inscrire ses idées plastiques, à partir de 1935 environ, dans une phénoménologie de l’imperceptible où la singularité et l’action différentielle s’expriment non seulement dans des dimensions réduites — le fait d’enlever de l’épaisseur et donc de l’évidence formelle —, mais encore par des opérations jouant sur la durée, la lenteur et le retard.» Le spectateur participe activement à une nouvelle expérience esthétique. Le contexte dans lequel l’œuvre est présentée au spectateur et la perception de celui-ci jouent un role primordial dans l’effet produit par l’œuvre.
— Davila, Thierry. De l’inframince : brève histoire de l’imperceptible, de Marcel Duchamp à nos jours, Paris : Ed. du Regard, 2010
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Vernissage Mardi 5 juillet 2016 à 18:00
Horaires
Du mardi au samedi de 14h à 19h
Et sur rendez-vous
Les artistes
- Marion Davout
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Régis Crozat
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Athanasios Zagorisios