Humanimalismes
Exposition
Humanimalismes
Passé : 8 février → 18 juillet 2020
Humanimalismes — Topographie de l’art L'espace Topographie de l'art propose, avec Humanimalismes, une exposition ambitieuse où la réflexion fait se croiser imaginaire, instincts et sensations dans une débauche de figures chimériques qui sont autant de miroirs tendus à notre propre image.Réouverture le 19 mai 2020 jusqu’au 18 juillet 2020
La convocation artistique de l’animal, de plus en plus intense dans le champ de l’art postmoderne, a une raison d’être « identifiante » : l’animal, à sa façon particulière, porte un peu de notre mystère d’humain, « son-corps », en une proportion délicate à établir, est « mon-corps ». Le « devenir animal » (Gilles Deleuze), selon une logique anti-cartésienne, évolue en un « devenir humain ».
L’humain, lui aussi, est un « animal ». Il dérive biologiquement du même rameau que le chien ou, en amont, que la méduse, très vieille ancêtre, au gré des accidents naturels, du « hasard » et de la « nécessité » de l’évolution, ont pu dire les biologistes François Jacob et Jacques Monod. « L’animal que donc je suis », admettait le philosophe Jacques Derrida. Comment oublier que les premières sépultures humaines cumulent ossements humains et animaux ? Que la domestication graduelle des animaux a permis et accéléré, par l’apport d’énergie qu’elle autorise, l’évolution matérielle des hommes ? Qu’il nous est arrivé à nous, humains, de nous comporter comme des « animaux », en reproduisant sans égard pour notre prochain le principe du Struggle for Life darwiniste : c’est là la thèse d’un Giorgio Agamben lorsque, évoquant les régimes totalitaires du XXe siècle, et le principe du droit du plus fort qui y prévaut, le philosophe italien décèle en ceux-ci une phase sans précédent d’« animalisation de l’humanisation » (Giorgio Agamben, Homo Sacer) ?
Une large part de notre potentiel affectif, loin de se diriger vers les humains, se destine aux animaux de compagnie, des zoos ou des réserves naturelles. L’artiste qui réquisitionne à son profit la figure de l’« animal » pour y mélanger sa propre figure d’être humain fait acte, de façon consentie, d’"humanimalité" (Michel Surya). Convoquant l’animalité, c’est aussi la pars animalis de lui-même qu’il fait remonter jusqu’à l’œuvre — en espérant que plus de sens soit donné, par le truchement de l’animal, à ce qu’il est. La stratégie humanimaliste de l’« animal-pour-l’art » est cognitive. Car « mon-corps » ne supporte pas de ne pas se connaître, de devoir supporter trop de doute. Animal, aide-moi à moins me méconnaître.
Réouverture le 19 mai 2020
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Vernissage Vendredi 7 février 2020 18:00 → 21:00
Programme de ce lieu
Les artistes
- Abraham Poincheval
- Alix Delmas
- Camille Sabatier
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Tïa-Calli Borlase
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Joanna Malinowska
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Joseph Beuys
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Mat Collishaw
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Léa le Bricomte
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Jan Fabre
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Horst Haack