Humanimalismes

Exposition

Dessin, film, installations, peinture...

Humanimalismes

Passé : 8 février → 18 juillet 2020

Topographie de l art exposition 1abraham poincheval galerie semiose museegassendi 1 grid Humanimalismes — Topographie de l’art L'espace Topographie de l'art propose, avec Humanimalismes, une exposition ambitieuse où la réflexion fait se croiser imaginaire, instincts et sensations dans une débauche de figures chimériques qui sont autant de miroirs tendus à notre propre image.
Réouverture le 19 mai 2020 jusqu’au 18 juillet 2020

La convocation artistique de l’animal, de plus en plus intense dans le champ de l’art postmoderne, a une raison d’être « identifiante » : l’animal, à sa façon particulière, porte un peu de notre mystère d’humain, « son-corps », en une proportion délicate à établir, est « mon-corps ». Le « devenir animal » (Gilles Deleuze), selon une logique anti-cartésienne, évolue en un « devenir humain ».

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Abraham Poincheval, Oeuf, 2017, 0 Crayon et aquarelle sur papier, — 130,5 × 99,5 cm © Courtesy de l’artiste et galerie Semiose, Paris — Topographie de l’Art

L’humain, lui aussi, est un « animal ». Il dérive biologiquement du même rameau que le chien ou, en amont, que la méduse, très vieille ancêtre, au gré des accidents naturels, du « hasard » et de la « nécessité » de l’évolution, ont pu dire les biologistes François Jacob et Jacques Monod. « L’animal que donc je suis », admettait le philosophe Jacques Derrida. Comment oublier que les premières sépultures humaines cumulent ossements humains et animaux ? Que la domestication graduelle des animaux a permis et accéléré, par l’apport d’énergie qu’elle autorise, l’évolution matérielle des hommes ? Qu’il nous est arrivé à nous, humains, de nous comporter comme des « animaux », en reproduisant sans égard pour notre prochain le principe du Struggle for Life darwiniste : c’est là la thèse d’un Giorgio Agamben lorsque, évoquant les régimes totalitaires du XXe siècle, et le principe du droit du plus fort qui y prévaut, le philosophe italien décèle en ceux-ci une phase sans précédent d’« animalisation de l’humanisation » (Giorgio Agamben, Homo Sacer) ?

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Jan Fabre, Coquillages belge au garde-à-vous (Noir/Jaune/Rouge), 2018, 0 Bois, pigment, papier, polymère, métal, textile, coquillage — 31,4 × 19,8 × 9,9 cm Courtesy de l’artiste et galerie Templon, Paris — Bruxelles. © ADAGP — Topographie de l’Art

Une large part de notre potentiel affectif, loin de se diriger vers les humains, se destine aux animaux de compagnie, des zoos ou des réserves naturelles. L’artiste qui réquisitionne à son profit la figure de l’« animal » pour y mélanger sa propre figure d’être humain fait acte, de façon consentie, d’"humanimalité" (Michel Surya). Convoquant l’animalité, c’est aussi la pars animalis de lui-même qu’il fait remonter jusqu’à l’œuvre — en espérant que plus de sens soit donné, par le truchement de l’animal, à ce qu’il est. La stratégie humanimaliste de l’« animal-pour-l’art » est cognitive. Car « mon-corps » ne supporte pas de ne pas se connaître, de devoir supporter trop de doute. Animal, aide-moi à moins me méconnaître.

Paul Ardenne

Réouverture le 19 mai 2020

  • Vernissage Vendredi 7 février 2020 18:00 → 21:00
03 Le Marais Zoom in 03 Le Marais Zoom out

15, rue de Thorigny

75003 Paris

T. 01 40 29 44 28 — F. 01 40 29 44 71

www.topographiedelart.fr

Saint-Sébastien – Froissart

Horaires

Du mardi au samedi de 14h à 19h

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