Jakob Lena Knebl & Ashley Hans Scheirl — Pavillon autrichien — Biennale de Venise 2022 — Jardins de la Biennale de Venise — Exposition

Jakob Lena Knebl & Ashley Hans Scheirl — Pavillon autrichien — Biennale de Venise 2022

Exposition

Techniques mixtes

Jakob Lena Knebl & Ashley Hans Scheirl
Pavillon autrichien — Biennale de Venise 2022

Passé : 23 avril → 27 novembre 2022

La curatrice Karola Kraus présente un projet du duo Jakob Lena Knebl (1970) et Ashley Hans Scheirl (1956) au sein du Pavillon autrichien de la Biennale de Venise 2022. Particulièrement visibles en France à travers les expositions organisées par la galerie Loevenbruck, les deux artistes font vibrer la notion même de beau en redéfinissant ses contours.

Intitulé Invitation of the Soft Machine and Her Angry Body Parts, leur projet vénitien poursuit leur pratique d’un art entremêlant les modes d’expression et les références ancré dans une mise en crise des valeurs de la société. Scénographie totale, mise en scène, expérience immersive et vertige de la contemplation ; le duo convoque les oppositions pour offrir une explosion de contrepoints où, comme à leur habitude, l’histoire de l’art se pare de toutes les histoires, personnelles, sociétales, philosophiques, pop, cultuelles et culturelles pour dynamiter les lignes de fracture et les codes esthétiques.

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Jakob Lena Knebl & Ashley Hans Scheirl, Soft Soft Softmachine Photo : Christian Benesch

L’oeil, l’organe et les liens qui se matérialisent entre les êtres apparaissent ici comme autant de points auxquels s’amarrer pour accomplir l’odyssée explosive, sensuelle, politique et pleine de caractère de cette Soft Machine, se système adaptatif dont la plasticité n’est qu’en trompe-l’oeil. En creusant au plus profond la surface d’un social apaisé, c’est donc la guerre des nerfs, la conflictualité des genres, l’aigreur des valeurs qui se dévoilent en une multitude de fractures que seule l’identification, la déconstruction, permettront de cicatriser.

Reste alors aux deux artistes à prouver, ce qui paraît en bonne voie, la somme des beautés possibles de ces sutures qui exigent une refondation de notre concept même d’harmonie pour en démontrer l’intensité plus conforme à sa condition de possibilité, sa nécessaire dynamique pour peu que l’on s’astreigne à penser sa véritable nature.

Guillaume Benoit