Biennale de Venise — 2022 — 59e édition

Exposition

Techniques mixtes

Biennale de Venise
2022 — 59e édition

Passé : 23 avril → 27 novembre 2022

Laure prouvost biennale venise venise 1 grid Biennale de Venise 2019 — Revue de presse Slash vous propose un bilan de la Biennale de Venise à travers des points de vue d’observateurs du monde de l’art qui offrent la diversité de leurs impressions. Biennale venise 2022 14 1 grid Biennale de Venise 2022 Mise en crise exigeante des formes de pensée traditionnelle, le thème de l’exposition principale de la Biennale de Venise 2022 laisse émerger une place de choix à l’imaginaire qui épouse les aspirations perplexes de nouvelles générations conscientes de l’impossibilité de poursuivre le cours de la croissance industrielle et des apories de l’économie numérique dans une perspective d’équité universelle.

Après avoir accueilli près de 600.000 visiteurs lors de son édition 2019, la Biennale de Venise tient sa 59e édition au printemps 2022. Première femme italienne à la tête d’une édition de la Biennale, Cecilia Alemani (née en 1977), curatrice du Pavillon italien en 2017. Diplômée de philosophie à l’université de Milan et détentrice d’un master en études curatoriales d’art contemporain du Bard College de New-York, elle a collaboré notamment avec le MOMA PS1 et la Tate Modern de Londres en tant que curatrice indépendante.

Liste d’artistes par pays :

Australie : Marco Fusinato
Autriche : Ashley Hans Scheirl & Jakob Lena Knebl
Canada : Stan Douglas
Finlande : Pilvi Takala
France : Zineb Sedira
Grande-Bretagne : Sonia Boyce
Hollande : Melanie Bonajo
Islande : Sigurdur Gudjonsson
Nouvelle-Zélande : Yuki Kihara
Suisse : Latifa Echakhch

Le regard de Slash

Si l’on peut rester dubitatif sur ses dérives occultistes et la tentation d’une irrationalité devenue davantage icône pop que véritable déconstruction d’une rationalité occidentale qui mérite (et cela a bien heureusement débuté depuis la fin du XIXe siècle) une mise en crise exigeante, le thème de l’exposition principale de la Biennale de Venise laisse toutefois émerger une place de l’imaginaire qui épouse les aspirations perplexes de nouvelles génération.

D’une richesse impressionnante et indéniablement portée par son ouverture radicale à une hybridation des formes esthétiques traditionnelles, The Milk of Dreams démultiplie ses fils narratifs avec chaleur et passion emportant le visiteur dans un carrousel de sentiments intenses. Du kitsh illuminé à la subtilité minimale, goût et forme ne constituent pas ici les étalons d’un regroupement et laissent place à une émotion, une sensibilité affective qui pose les jalons d’une nouvelle définition de la notion de cohérence.

Un souffle bienvenu tant il ouvre la voie à l’expérimentation et combat un système hiérarchique trop figé sur son modèle de réussite. Plus encore donc qu’aux artistes invités à peupler le parcours The Milk of Dreams de la Biennale, une responsabilité incombe aux visiteurs d’embrasser cette somme de possibles, d’observer ces réussites et la place laissée aux échecs pour faire la part de ce qui ouvre et ce qui occulte. G.B.