Jean Pierre Formica — Métamorphoses

Exposition

Céramique, dessin, peinture, sculpture

Jean Pierre Formica
Métamorphoses

Passé : 21 mars → 27 avril 2013

Infatigable et insatiable travailleur, Jean-Pierre Formica, une œuvre à peine terminée, pense déjà à celle qui est sur le point de la suivre et de le surprendre. Ayant quitté ses rêves d’enfants qui furent plutôt des cauchemars, le créateur poursuit à travers ses œuvres une quête de lui-même et du monde. Un monde et un soi non fixes mais complexes comme l’œuvre elle-même en ses séries, ses digressions tout sauf intempestives. Pour générer son travail, Jean-Pierre Formica aime explorer des lieux car chacun d’eux garde des stigmates particuliers de diverses formes de culture. En France, la Grèce antique et la civilisation romaine ne sont jamais loin. Pour autant, s’en rapprocher comme le propose l’artiste n’a rien d’une attitude passéiste. Par ces traces il cherche ce qu’il nomme une « surnature » et qui dans l’exposition à la galerie Hélène Bailly prend le nom de « métamorphoses ».

Jouant avec l’instabilité des états de la matière dont ses statues de sel sont l’exemple parfait, l’artiste est toujours à la recherche d’un lien avec la mémoire, le temps, la trace et divers types d’empreintes. Face au monde du virtuel et du numérique comme devant celui du seul élément végétal ou biologique et contre tout effet de fossilisation, il propose des ouvertures esthétiques. Dès lors entre nature et culture le travail du geste et de l’outil retrouve sa place. Formes et informes gardent partie liée, ce sont les Janus à deux faces qui se répondent et témoignent du travail de l’homme. En jouant dans Métamorphoses de ce double surgissement des formes et de l’informe l’artiste offre des images qui sont à la fois d’avant et d’après monde. Archaïques en apparence elles embrayent directement sur le temps. Mais un temps où le rôle de l’homme reprend une valeur essentielle face aux effets de nature comme de civilisation.

Dans ce but, le travail de Jean Pierre Formica reste chevillé sur des états qu’on nommera « passant ». L’œuvre même lorsqu’il s’agit de peinture ou de céramique témoigne d’une déliquescence et de la ruine tout en l’excédant et la magnifiant. L’acte de peindre et de créer est donc autant un creusement, une destruction qu’une métamorphose. Elle peut parfois se produire tout « simplement » en abandonnant une œuvre pour passer à une autre dans un travail de sérialité ou essais et œuvres retenus se juxtaposent. Tout est de l’ordre de station provisoire, de mobilité jusque dans la fixité de la peinture ou de la céramique On peut donc parler d’un travail de précipitation. Il secoue autant notre mental que la matière.

La peinture en tant que « chose à voir » est touchée, manipulée par Jean-Pierre Formica. Il devient acteur de ses formes peintes sur de grands papiers afin qu’elles entrent en dialogues avec d’autres langages ou matières : bronze, pâte, sculpture, céramique. Cette pratique offre une valeur ajoutée à la perception de l’œuvre d’art. Dès lors, l’humilité apparente de cette stratégie révèle un art à la fois archaïque et complexe.

Jean Paul Gavard Perret
  • Jean-Pierre Formica — Métamorphoses Vernissage Jeudi 21 mars 2013 à 18:00
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