Jonathan Meese — Graphik
Exposition
Jonathan Meese
Graphik
Passé : 21 janvier → 3 mars 2012
Jonathan Meese, l’enfant terrible de la peinture allemande, doit principalement sa réputation à ses performances baroques et à ses installations tentaculaires. Son œuvre protéiforme combine une infinie variété de techniques et de matériaux : sculptures, collages, textes, peintures, assemblages, dessins, gravures. Une œuvre complète, obsessionnelle, radicale, qui prône la dictature de l’art.
Pour la première fois en France, la galerie Catherine Putman montre un ensemble d’œuvres graphiques de Jonathan Meese. Depuis 2003, l’artiste allemand a créé plus d’une centaine d’estampes par cycle ou de manière isolée.
Les techniques ancestrales de gravure sont pour lui des moyens de propagande pour l’art comme règle, et pour la liberté de l’art. Jonathan Meese dit de la gravure : « ce qui est direct et rapide me convient parce que c’est le plus radical ». Les œuvres graphiques sont des supports expressifs et dynamiques. Pour l’artiste, elles agissent comme des tracts prônant la dictature de l’art et la quintessence de ses idées artistiques, car elles sont le medium qui lui permet de créer avec le maximum de rapidité et de précision.
Rapidité et précision rejoignent le concept de « graphik », fondamental dans son art :
« quand quelque chose est graphik cela veut dire que c’est précis, que cela surgit de vous. C’est simple, c’est clair, ce n’est pas adouci. Cela se réfère aux procédures graphiques et aux possibilités que vous pouvez saisir pour servir l’art » .
La mythologie individuelle de Meese se manifeste de la manière la plus contradictoire et la plus téméraire qui soit. Il s’empare du visage des puissants (Hitler, Staline, Caligula, Néron…) pour le décomposer, le réduire à des abréviations graphiques, il transforme leur vocabulaire et leur gestuelle en asburdité; il matraque jusqu’à épuisement sur la toile ou le papier les symboles du totalitarisme — la Croix de fer, le svastika — pour les soutirer au mythe et au pathos, les neutraliser en les ramenant à des formes géométriques primaires. De cette destruction seule peut sortir quelque chose de nouveau : Jonathan Meese prône un art radical, qui ne doit jamais tomber dans la nostalgie, et au contraire annoncer le futur.
En collaboration avec la galerie Sabine Knust (Munich), la galerie Catherine Putman présentera notamment une série de xylographies monumentales créées en 2008, sur le thème des méchants dans les films de James Bond. Meese voit ces personnages comme des hommes précis, en qui on aurait voulu avoir confiance, qui sont prêts à risquer leur vie mais qui subitement peuvent devenir des tyrans. Seront également exposés des monotypes de 2007 et des eau-fortes de 2011.
Jonathan Meese, né à Tokyo en 1971, vit et travaille à Berlin et à Hambourg. Il participe à d’importantes expositions collectives comme « Generation Z » au PS1 à New York en 1999, « New Blood » à la Saatchi Gallery à Londres en 2004, « Dyonisiac » au Centre Pompidou en 2005. Deux grandes expositions lui sont consacrées, « Mama Johnny » à la Deichtorhallen de Hambourg et au Magasin de Grenoble en 2006, «Jonathan Meese : Sculpture » au Museum of Contemporary Art de Miami en 2010. Il commence à graver en 2003, encouragé par Daniel Richter.
Horaires
Du mardi au samedi de 14h à 19h
Et sur rendez-vous
Programme de ce lieu
L’artiste
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Jonathan Meese