José María Sicilia — Phasma

Exposition

Peinture, sculpture, techniques mixtes

José María Sicilia
Phasma

Passé : 27 janvier → 3 mars 2018

La Galerie Chantal Crousel présente un ensemble de créations majeures et représentatives de l’artiste espagnol José María Sicilia.

A cette occasion, l’artiste présente pour la première fois en France des œuvres de la série La Locura del ver (« la Folie de voir », 2015-2016). La plupart de ces tableaux abstraits mêlent formes colorées traduites de chants d’oiseaux et broderies au fil de soie interprétant l’expérience des interférences de Thomas Young — observation scientifique à partir de laquelle sera déterminée la nature ondulatoire de la lumière.

La Locura del ver prolonge d’une part le travail sur les chants d’oiseaux et les sonogrames entamé dès 2010 par José María Sicilia (El Instante). Cette série poursuit également les réflexions qui parcourent l’œuvre entière de l’artiste, que ce soient celles dédiées aux évènements dits invisibles (Pastime, Vuelve con nosotros) ou aux manifestations de la lumière (La Luz que se apaga, De Los Espejos, Eclipses).

José María Sicilia travaille désormais avec l’aide de logiciels informatiques (dans l’exposition, certaines broderies sont réalisées sur des machines assistées par ordinateur). José María Sicilia prélève ses motifs dans des observations scientifiques d’ordres très différents avec l’intention de confronter notre regard à des manifestations réelles bien qu’insaisissables à l’œil nu. Au-delà de ces approches techniques, son œuvre n’a de cesse de nous rappeler à l’intensité biologique, spirituelle et poétique de la vie, questionnant en permanence l’éphémère, la métamorphose, l’éclosion, la disparition… La superposition et l’entrelacement des formes, agencées librement, manifestent parfaitement le caractère organique et autonome de chaque tableau.

Comme le processus qui transforme la matière et la forme, la métamorphose qui se manifeste dans nombre de ses œuvres récentes est un exemple de ce que l’on appelle des traductions. Ces traductions ont pour point de départ ce que l’artiste définit comme un « langage original » qui existe dans l’univers indépendamment de son action, et un « langage abouti » qui apparaît dans l’œuvre comme une conclusion du processus poétique dans lequel l’artiste est l’agent d’une métamorphose, qu’il préfère définir comme une traduction technique. (…), les chants d’oiseaux aussi bien que les expériences scientifiques sont traduisibles en graphiques ou représentations objectives grâce aux opérations qu’il leur applique. Dans toutes ses œuvres, nous trouvons un transfert de l’immatériel en matériel, du temps en un autre temps, d’une situation en un objet ou une expression visuelle.

Deux sculptures de dimensions très différentes sont également présentées dans l’exposition. La première est une sculpture en bronze disposée au sol et intitulée Miki Endo. Il s’agit de la modélisation de la voix d’une des victimes du tsunami qui frappa le 11 mars 2011 la commune de Minami Sanriku (Fukushima, Japon) : au lieu d’évacuer la ville, cette travailleuse sociale avait choisi de rester sur place pour prévenir la population de l’imminence de la vague. Réalisée en or, la seconde sculpture Accidente représente le taux de radioactivité émanant d’un réacteur nucléaire de Fukushima après le tsunami.

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« Désastre » signifie « être séparé des étoiles ». « Accident » vient du latin « ce qui advient » (…)
Il y a un « après la vie », un présent dans le lequel le passé attend, au milieu des morceaux rescapés et mutilés de nos vies. Ce fantôme nous parle de son (notre) passé et de son (notre) futur, ici et à Minamisoma, Ofunato, Noda. Dans ces mondes, les mains d’un enfant construisent un château de sable, la langue de feu caresse le papillon, Litate, Fukushima. Le désastre est une image de félicité, l’esthétique de l’instant.

José María Sicilia

En lien avec cette série, José María Sicilia présente également Phasma (2017), un travail de dessins et poèmes inédits qui traitent de la difficulté de vivre et de l’éphémère. En parallèle des ateliers qu’ils organisent au Japon depuis le tsunami, l’artiste a rencontré des familles, des médecins, des religieux, des psychothérapeutes, tous concernés par la question du suicide. De ces rencontres découlent ces poèmes et dessins.

Un recueil rassemblant l’ensemble des poèmes et dessins est publié à l’occasion de cette exposition par la Galerie Chantal Crousel.

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10, rue Charlot

75003 Paris

T. 01 42 77 38 87 — F. 01 42 77 59 00

www.crousel.com

Filles du Calvaire

Horaires

Du mardi au vendredi de 10h à 18h
Les samedis de 11h à 19h

Programme de ce lieu

L’artiste