Julien Nédélec — Météore
Exposition
Julien Nédélec
Météore
Passé : 19 novembre 2016 → 14 janvier 2017
De prime abord le garçon semble sérieux, empreint d’une bonhomie certes, mais qui soupçonnerait derrière cette crinière en bataille un professeur Nimbus en embuscade? Julien Nédélec, sachez-le une bonne fois pour toute c’est l’homme orchestre, un de ces artistes touche-à-tout, seul devant la page blanche de son œuvre. Il revendique cette approche romantique et classique de la pratique de l’atelier, maîtrisant sa production artistique dans sa totalité, il y a de l’acharnement à gérer chaque détail, à remplir chaque interstice, loin de lui l’idée de mise à distance, il remplit son office, il œuvre voire il usine, à l’image de ces compagnons du devoir jusqu’à la tentative du zéro défaut sur l’œuvre finie. Justement, venons-en à l’œuvre, le premier qualificatif qu’elle évoque : paradoxal. Julien Nédélec est un fieffé manipulateur, il détricote les signes et questionne la représentation en jonglant avec le langage, les images, le son dans un jeu de transpositions dont il maîtrise les codes, ses codes, car il construit ses propres règles, souvent empiriques mais que nenni, il joue avec les limites préexistantes. Il n’aime rien tant que multiplier les lectures de son travail, celles prévues et aussi les autres, démontrant que les images mais aussi leurs signifiants, sont bien des actes et non pas seulement des objets décoratifs ou des interprétations fantasmées.
Dans cette première exposition chez Praz-Delavallade, avec la série Someday we will foresee obstacles Julien Nédélec questionne la peinture en manipulant la photographie créant des pièces hybrides, à mi-chemin entre les deux pratiques. Dans l’œuvre Sun and Rain représentant les bases du spectre d’un arc-en-ciel ou dans ses peintures sur miroirs Mirage, il se joue cette fois des dimensions dans l’espace et de certaines lois physiques relatives à la lumière brouillant les frontières entre sculpture et peinture.
De quoi en perdre le nord. Nédélec est droit dans ses bottes, le nez dans son utopie de la maîtrise artisanale à produire ses objets sans défaut, pour faire disparaître l’artiste derrière sa pratique et accéder ainsi à un univers ludique et poétique.