La Chine à Versailles — Art et diplomatie au XVIIIème siècle

Exposition

Céramique, dessin, peinture

La Chine à Versailles
Art et diplomatie au XVIIIème siècle

Passé : 27 mai → 26 octobre 2014

L’exposition La Chine à Versailles retrace l’histoire des échanges politiques et artistiques entre la Chine et la France au XVIIIème siècle à l’occasion du 50ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre ces deux pays en 1964. Les peintures, meubles, laques, porcelaines, tapisseries exposés témoignent du plus grand luxe de leur époque et sont d’une extrême rareté aujourd’hui. Les quelques 150 œuvres rassemblées illustrent le goût français pour les productions artistiques chinoises, à la mode dès le règne de Louis XIV. Elles révèlent également l’intérêt des européens pour les descriptions de la Chine, adressées par les jésuites français à leurs correspondants tout au long du XVIIIème siècle.

Un dialogue politique et culturel

Louis XIV amorce en 1688 une active politique diplomatique en direction de l’empire du Milieu en envoyant des jésuites français à la cour de Pékin. Cette décision mène à des échanges scientifiques et intellectuels de haut niveau qui permettent de mettre en place des relations durables et privilégiées avec l’empereur Kangxi, contemporain du Roi Soleil.

Malgré les aléas de l’histoire, cette politique fructueuse se poursuit sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI. La mission jésuite est encore très vivante et demeure en correspondance active avec les milieux politiques et intellectuels français, en particulier grâce au concours du contrôleur général des Finances puis secrétaire d’état, Henri-Léonard Bertin (1720-1792), dont le rôle sera particulièrement mis en lumière dans l’exposition. Sinologue averti, celui-ci se passionne pour l’Extrême-Orient et ses productions, et multiplie ainsi les rapports avec la Chine. Ces liens politiques et intellectuels qui se sont tissés entre la France et la Chine ont suscité un véritable âge d’or des relations diplomatiques entre les deux pays jusqu’à la Révolution française.

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Un lé de papier peint à décor de fleurs et d’oiseaux, Pâte à papier de mûrier et de bambou, gouache. Chine, région de Canton, Vers 1750 © Droits réservés

L’art chinois à Versailles

La réception fastueuse donnée par Louis XIV à l’occasion de l’arrivée des ambassadeurs du roi de Siam, le 1er septembre 1686, marque le début du vif intérêt que la cour porte à l’Extrême-Orient. Les cadeaux diplomatiques apportés à cette occasion contribuent à développer le goût de la cour et de la famille royale pour les productions artistiques de l’Empire du Milieu.

Porcelaines, papiers peints, laques, étoffes, soieries deviennent extrêmement prisés à la cour de France. Cette passion pour « la Chine » ou le « lachinage » se manifeste notamment par l’importation par la Compagnie française des Indes orientales de nombreuses œuvres d’art chinoises et japonaises (souvent confondues par les Européens). Elles sont commercialisées à Paris par les marchands-merciers. Cette attirance pour l’art chinois se manifeste à travers ce que l’on a appelé plus tard « la chinoiserie », ce courant du goût prend différentes formes :

  • l’imitation de l’art chinois,
  • l’influence de l’art chinois sur l’art français,
  • l’adaptation de matériaux orientaux au goût français (par exemple l’adjonction de montures métalliques aux porcelaines d’Extrême-Orient ou encore la transformation de panneaux de paravents et de cabinets ou de boîtes en laque),
  • mais aussi la création d’une Chine imaginaire et pacifique grâce à des ornemanistes ou des artistes français de grand talent comme François Boucher.
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Traîneau à deux places dit « aux jeux chinois », Décors peints par Henri Cliquet, bois sculpté, doré et peint, garniture originale en velours de soie broché, cuir de Russie et métal, Vers 1735 © RMN- GP (Château de Versailles) / droits réservés

Si les souverains français, protecteurs des manufactures, des artistes et des artisans français ne peuvent montrer ouvertement leur goût pour la Chine dans les appartements d’apparat de Versailles, de nombreuses œuvres d’art chinoises ou « à la chinoise » figurent dans leurs appartements privés ou dans leurs résidences de campagne favorites, reflets de leurs goûts plus personnels. Louis XIV fait par exemple recouvrir les murs et le toit du « Trianon de porcelaine » de parements et de vases de faïence imitant la porcelaine de Chine à l’instar de la pagode de porcelaine de Nankin. Louis XV demande pour le château de Choisy, réaménagé pour lui par Ange Jacques Gabriel à partir de 1740, des meubles en laque d’Extrême-Orient ou ornés de vernis « façon de la Chine », ainsi que des porcelaines et des papiers peints chinois. Marie Leszczynska, fait réaliser pour son cabinet « des Chinois » des panneaux peints illustrant la culture et le négoce du thé.

Certaines maîtresses royales, notamment Madame de Mailly ou Madame de Pompadour décorent également leurs appartements de curiosités asiatiques. Marie-Antoinette se passionne pour les boîtes et les objets en laque venus du Japon ainsi que pour les porcelaines de Chine. Elle commande des porcelaines de Chine montées pour le cabinet de la Méridienne et le cabinet doré. Un jardin anglo-chinois est planté en 1776 au Petit Trianon et un manège, dit « Jeu de bague » chinois , orné de paons et de dragons dorés y est aménagé peu après.

Les 150 œuvres rassemblées pour l’exposition proviennent de plusieurs grandes institutions françaises (Louvre, Guimet, Bibliothèque Nationale de France, Centre des Monuments nationaux…) et étrangères (collections royales anglaises, musée de l’Ermitage à Saint- Pétersbourg…) ainsi que de collections particulières.

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Place d’Armes

78000 Versailles

www.chateauversailles.fr

Horaires

Tous les jours sauf le lundi de 9h à 18h30
Les jardins sont ouverts tous les jours de 8h à 20h30 en haute saison

Tarifs

Plein tarif 13,50 € — Tarif réduit 10 €

Tarif réduit après 15h00.

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